Cet article a d’abord été publié par Gaetana sur ma-vie-quantique.com

Il expose dans les grandes lignes la théorie du champ unifié (univers connecté) de Nassim Haramein.

 

Partir sur de bonnes bases

Certains physiciens tentent depuis plusieurs décennies de construire un pont entre la physique relativiste et la physique quantique, au moyen de la théorie des cordes. Il s’agit d’une théorie encore spéculative qui cherche à fournir une description de la gravité quantique. Appelée aussi « théorie du tout », elle tente d’unifier les quatre interactions élémentaires, dont la gravité fait partie. Elle considère les briques fondamentales de l’univers non pas comme « des particules ponctuelles mais comme des sortes de cordelettes vibrantes possédant une tension, à la manière d’un élastique » [1].

Nassim Haramein emprunte une autre voie. Il n’essaie pas de construire un pont qui, à défaut selon lui d’une compréhension correcte de la dynamique fondamentale de l’univers, ne parviendra probablement jamais à être construit. Plutôt, il développe un modèle qui s’applique à toutes les échelles, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, parce qu’il est précisément basé sur cette dynamique fondamentale. Ce faisant, il arrive aisément à fournir une description de la gravité quantique.

 

L’univers est un trou noir

Une loi d’échelle éloquente

Afin de construire son modèle, il a, plus concrètement, collecté des données sur des objets quantiques et cosmologiques (proton, étoile, planète…). Il a ensuite placé ces objets sur un graphique en fonction de leur fréquence et de leur rayon, pour constater que, des sphères de Planck [2] dans l’infiniment petit à l’univers lui-même, tous s’alignaient sur une même droite.

Ils ont en effet un point commun qui peut paraître surprenant : ils possèdent la masse et le rayon requis pour être considérés comme des trous noirs. On dit qu’ils obéissent à la condition de Schwarzschild [3]. Cet alignement remarquable se révèle être en faveur d’un univers qui loin d’être aléatoire et chaotique, serait au contraire dynamique et organisé, selon, en l’occurrence, une loi fractale.

D’après Nassim Haramein, nous vivons donc dans un trou noir. Sacrée nouvelle. Surtout d’après la représentation que l’on en a communément : un monstre qui aspire tout. On oublie souvent que les trous noirs n’ont qu’un rayon d’action limité… sans quoi nous ne serions pas là !

 

Paradoxe de l’information ?

Selon le physicien Stephen Hawking, il sort tout de même de ces objets cosmiques un rayonnement faible qui, après plusieurs milliards d’année, finit par avoir raison des trous noirs, qui alors s’évaporent. Cela pose un épineux problème : si les informations avalées sous forme de masse-énergie disparaissent à jamais, que devient le principe de conservation de l’énergie ? C’est le « paradoxe de l’information » mis en évidence par Hawking en 1976.

Nassim Haramein parvient à établir qu’il n’y a aucun paradoxe. Mais pour comprendre sa démarche, nous devons changer la façon dont nous envisageons les trous noirs.

 

Vers une autre vision des trous noirs


Le terme « trou noir » ne permet pas de se représenter correctement cet objet car « [la masse du trou noir] permet de définir une sphère appelée horizon du trou noir, centrée sur la singularité (…). Cette sphère représente en quelque sorte l’extension spatiale du trou noir. C’est ainsi que le terme « trou » est inapproprié : il serait plus correct de parler de « boule noire » pour conceptualiser concrètement sa forme physique réelle tridimensionnelle dans l’espace » [4].

En fait, Nassim Haramein montre qu’un trou noir n’est même pas une sphère mais un double tore. L’information ne circule pas en ligne droite vers le centre du trou noir, mais s’enroule à partir de ses deux pôles en direction du centre dans deux directions polarisés opposées.

 

                       

 

Les forces de rotation engendrées génèrent une force centrifuge dont la puissance s’intensifie à mesure que l’information se rapproche de la singularité. Et ce, jusqu’à ce qu’une redistribution des informations ait lieu, sur la surface du trou noir. Ainsi toute l’information présente à l’intérieur du trou noir est conservée, comme le prévoit la théorie quantique. L’information est conservée holographiquement sur l’horizon des événements. Autrement dit, le paradoxe de l’information n’a pas lieu d’être puisqu’aucune information n’est jamais perdue.

 

Deux forces, deux mouvements

Dans ce modèle, le trou noir évolue dans un double mouvement : il est simultanément en contraction et en expansion. La limite entre ces deux mouvements représente l’équateur du trou noir. On peut également voir ce double mouvement comme une double rotation, où les deux tores qui composent le trou noir tournent en sens inverse l’un de l’autre. Ce mouvement donne naissance aux forces gravitationnelle et électromagnétique.

Ainsi, lorsqu’une nouvelle information atteint le point de singularité sous l’effet de la gravité, elle se trouve mise en commun avec les informations présentes dans le vide quantique. Elle ressort ensuite modifiée du trou noir à partir de ce point de singularité, sous l’effet de la force électromagnétique. L’information est transmise aux autres trous noirs qui peuplent l’univers par l’intermédiaire des trous de ver qui relient tous les trous noirs entre eux. Telle est la communication quantique à l’œuvre partout dans l’univers.

 

Comment notre univers est-il organisé ?

Les trous noirs, architectes de l’univers


Les trous noirs sont distribués de l’échelle quantique à l’échelle cosmologique selon une loi fractale et un modèle holographique. Nassim Haramein parle d’univers holofractographique. C’est ainsi que notre univers inclus des trous noirs plus petits, tout en étant lui-même inclus dans un trou noir plus grand. Il est structuré en couches de création qui communiquent de manière quantique. Ses propriétés holographiques impliquent qu’il y a autant d’informations dans tout l’univers que dans chaque point qui le compose.

Cette vision des trous noirs remet également en question l’interprétation de certaines observations. En effet, elle implique que ceux-ci préexistent à la formation des étoiles et des planètes. Ainsi, lorsque l’on voit apparaître un trou noir dans l’Univers, ce n’est pas parce qu’une étoile s’est effondrée sur elle-même, mais parce que le trou noir – en expulsant la matière constitutive qui l’entourait et formait l’étoile – est devenu visible.

 

Vide et matière, une grande histoire d’amour

Une découverte publiée le 25 février 2015 dans la revue Nature [5] semble corroborer cette approche. Elle indique que le trou noir le plus massif connu à ce jour – 12 milliards de fois la masse de notre soleil – a été repéré à 12,8 milliards d’années-lumière de la Terre. Autrement dit, il s’est formé il y a 12,8 milliards d’années. Ce qui étonne beaucoup les astrophysiciens, car comment un trou noir aussi massif a‑t-il pu se former 900 millions d’année seulement après la naissance de l’univers, juste après – à l’échelle galactique ! – l’apparition des premières étoiles et des premières galaxies ? Pour Nassim Haramein, la réponse est simple : il ne s’est pas formé « après », il préexistait à cette étoile.

Dans l’univers holofractographique, tous les trous noirs sont reliés par le seul élément présent à toutes les échelles : l’espace. Celui-ci est toujours présent dans les mêmes proportions – 0,00001…% de matière pour 99,99999…% de vide – ce qui devrait nous inciter à penser, à l’instar du physicien, que ce ne sont « peut-être pas les objets qui définissent l’espace, mais l’espace qui définit les objets » [6], tout comme les singularités définissent les étoiles.

 

Qu’est-ce que le vide ?

« Le vecteur d’équilibre est le point zéro du « être » et du « non-être ». C’est le théâtre vide, le cirque vide, l’univers vide prêt à générer n’importe quelle action et ses spectateurs. » [7]

Bien que l’énergie de tous les objets présents dans l’univers irradie dans le vide, et bien que la densité énergétique du vide quantique, même renormalisée [8], soit immense (5,1 x 1093 g/cm3), le vide nous semble… vide. Pourquoi ?

Premièrement parce que nous n’en avons pas une expérience directe. Notre expérience directe se situe à l’échelle de la matière qui nous paraît, au contraire, très dense. Il n’en est rien. Albert Einstein disait que « les objets physiques ne sont pas dans l’espace, mais ces objets sont une extension de l’espace » [9], Nassim Haramein rappelle quant à lui que la matière est composée de 99,99999…% de vide.

 

Un peu de géométrie

Deuxièmement, parce que « le vide peut contenir d’infinies forces en lui, s’il est en parfait équilibre, vous ne vous rendrez pas compte qu’il est là » [10], ainsi que l’explique également le physicien. Dans l’univers holofractographique, l’équilibre du vide, au niveau quantique (c’est-à-dire au niveau du champ de Planck), est basé sur la géométrie, et plus précisément sur la combinaison de deux solides : le cuboctaèdre et l’étoile tétraédrique. Le cuboctaèdre est aussi appelé vecteur d’équilibre car il est le seul solide géométrique à présenter un équilibre vectoriel parfait. Le cuboctaèdre et l’étoile tétraédrique produisent des forces égales et opposées qui évoluent dans une dynamique de retro-alimentation.

 

La dynamique du vide

La géométrie du vide est en fait celle du double tore qui caractérise les trous noirs et permet à l’information de circuler. Cette géométrie est la source de la dynamique de contraction et d’expansion, la source de la gravité et de l’électromagnétisme, qui donnent sa cohérence à l’univers. Autrement dit, la réalité matérielle se fait, se défait, et se refait sans cesse, et ce mouvement est basé sur un retour continu d’informations : la matière informe le vide quantique (mouvement de contraction), qui informe en retour la matière (mouvement d’expansion) et ainsi de suite. Tout vient du vide, tout retourne dans le vide.

La géométrie fondamentale de la structure du vide est donc une infinie structure fractale. Elle grandit et diminue en taille en respectant toujours ses proportions et son équilibre à tous les niveaux.

                  

Points clés

  • L’univers est un trou noir, lui-même constitué de trous noirs à différentes échelles.
  • Les trous noirs sont liés par une loi fractale, ils communiquent par retour d’information.
  • L’univers est holographique : il y a autant d’information dans tout l’univers que dans chaque point qui le compose.
  • Dans l’univers il y a 0,00001…% de matière pour 99,99999…% de vide.
  • Tout vient du vide, tout retourne dans le vide, à chaque Planck/s.

 

 


Notes et références

[1] WIKIPEDIA. Théorie des cordes 
[2] La distance de Planck (1,616 x 10–33 cm) est la limite la plus petite qui définit notre relation à l’Univers. Une sphère de Planck est le plus petit « paquet d’énergie », la plus petite vibration électromagnétique significative.
[3] Karl Schwarzschild était un physicien allemand. Il est le premier à avoir apporté une solution aux équations de champs d’Einstein, et par là-même à prédire le premier trou noir théorique.
[4] WIKIPEDIA. Trou noir
[5] WU Xue-Bing et al. (2015, 25 février). An ultraluminous quasar with a twelve-billion-solar-mass black hole at redshift 6.30. In : Nature
[6] HARAMEIN Nassim. (2013, 25 septembre). Nassim Haramein Complete [Podcast], traduction libre
[7] FULLER Buckminster, cité par Resonance Science Foundation – Français
[8] La renormalisation est un processus qui élimine artificiellement la densité d’énergie infinie qui existe au niveau quantique.
[9] EINSTEIN Albert, cité par HARAMEIN Nassim, L’univers connecté [vidéo]
[10] HARAMEIN Nassim, Nassim Haramein at Rogue Valley Metaphysical Library (1) [vidéo]. Traduction disponible ici.


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