Le ministère turc des Affaires étrangères a dans un communiqué réclamé mercredi “des explications aux autorités allemandes” et dénoncé une politique de “deux poids deux mesures provenant de certains cercles politiques” en Allemagne.Excuses confuses
Le porte-parole du ministère allemand de l’Intérieur, Johannes Dimroth, a au cours d’une conférence de presse régulière mercredi pris ses distances avec le document, soulignant que son ministère n’avait “pas d’expertise” sur le sujet et que la réponse avait été rédigée “par erreur” sans la participation du ministère des Affaires étrangères. “Nous sommes fermement convaincus que la Turquie (…) est le partenaire le plus important en ce qui concerne la lutte contre le soi-disant Etat islamique”, a-t-il souligné. La porte-parole de la diplomatie allemande, Sawsan Chebli, a quant à elle souligné que son ministère “n’était pas en accord” avec le contenu cité par ARD.
Erdogan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a, encore en juin, reçu Khaled Mechaal, le chef du Hamas, une organisation “terroriste” selon l’UE et les Etats-Unis. Il a aussi affiché de manière répétée son soutien à la confrérie des Frères musulmans de l’ex-président égyptien Mohamed Morsi, destitué par l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Sissi en 2013.
Relations ambigües avec l’EI
La Turquie a par ailleurs été accusée par le passé d’entretenir des relations ambigües avec le groupe Etat islamique et de s’être montrée trop solidaire avec des mouvements djihadistes dans le but de renverser le régime syrien de Bachar al-Assad et de contrer les ambitions des Kurdes.
Tensions régulières
Les relations germano-turques n’ont cessé de se tendre ces dernières semaines en raison de l’adoption par le Parlement allemand d’une résolution reconnaissant le génocide arménien et de menaces turques de suspendre un accord crucial limitant l’afflux de migrants en Europe.
Rififi diplomatique
Dernière dispute en date, la Turquie a convoqué début août le chargé d’affaires allemand au lendemain d’une manifestation de Turcs à Cologne pour laquelle le président Erdogan s’était vu interdire de s’exprimer par vidéo.