LE BUT DE LA PARTICULARITÉ

Introduction

N’oublie pas que la motivation pour ce cours est l’atteinte et la conservation de l’état de paix. Étant donné cet état, l’esprit est quiet, et la condition est atteinte dans laquelle tu te souviens de Dieu. Il n’est pas nécessaire de Lui dire quoi faire. Il n’échouera pas. Là où Il peut entrer, là Il est déjà.

Et se peut-il qu’il ne puisse entrer là où Il veut être ?

La paix sera tienne parce que c’est Sa Volonté. Peux-tu croire qu’une ombre puisse retenir la Volonté qui tient l’univers en sécurité ? Dieu n’attend pas que les illusions Le laissent être Lui-même. Pas plus que Son Fils. Ils sont Et quelle illusion qui semble vainement flotter entre Eux a le pouvoir de faire échouer ce qui est Leur Volonté?

Apprendre ce cours requiert le désir de remettre en question chaque valeur que tu as. Pas une ne peut être gardée cachée et obscure, sinon elle compromet ton apprentissage. Aucune croyance n’est neutre. Chacune a le pouvoir de dicter chaque décision que tu prends. Car une décision est une conclusion basée sur tout ce que tu crois. C’est la conséquence de la croyance, qui s’ensuit aussi sûrement que la souffrance suit la culpabilité et la liberté, l’impeccabilité.

Il n’y a pas de substitut à la paix. Ce que Dieu crée n’a pas d’alternative. La vérité surgit de ce qu’il connaît. Et tes décisions viennent de tes croyances aussi certainement que toute création a surgi dans Son Esprit à cause de ce qu’il connaît.

I. La particularité comme substitut à l’amour

L’amour est extension. Retenir le plus petit don, c’est ne pas connaître le but de l’amour. L’amour offre tout pour toujours. Retiens une seule croyance, une seule offrande, et l’amour a disparu parce que tu as demandé à un substitut de prendre sa place.

Et maintenant la guerre, le substitut à la paix, doit venir avec la seule alternative à l’amour que tu puisses choisir. C’est que tu l’aies choisie qui lui a donné toute la réalité qu’elle semble avoir.

Les croyances ne s’attaqueront jamais ouvertement les unes aux autres, parce que des résultats conflictuels sont impossibles. Mais une croyance non reconnue est une décision de faire la guerre dans le secret, où les résultats du conflit sont gardés inconnus et jamais ne sont portés à la raison pour être considérés sensés ou non. Et beaucoup de résultats insensés ont été atteints, et des décisions in-signifiantes ont été prises et gardées cachées, pour devenir des croyances auxquelles le pouvoir est maintenant donné de diriger toutes les décisions subséquentes.

Ne te trompe pas sur le pouvoir qu’ont ces guerriers cachés de troubler ta paix. Car elle est à leur merci tant que tu décides de la laisser là. Les ennemis secrets de la paix, ta moindre décision de choisir l’attaque au lieu de l’amour, non reconnus et prompts à te provoquer au combat et à une violence bien plus intégrale que tu ne penses, sont là par ton choix. Ne nie pas leur présence ni leurs terribles résultats. Tout ce qui peut être nié, c’est leur réalité, mais non leur résultat.

Tout ce qui est jamais chéri comme croyance cachée, qui doit être défendu quoique non reconnu, est foi en la particularité. Cela prend de nombreuses formes mais toujours se heurte à la réalité de la création de Dieu et à la grandeur qu’il a donnée à Son Fils.

Quoi d’autre pourrait justifier l’attaque ? Car qui pourrait haïr quelqu’un dont le Soi est sien, et Qu’il connaît ?

Seul les particuliers peuvent avoir des ennemis, car ils sont différents et non les mêmes. Et toute espèce de différence impose des ordres de réalité, et un besoin de juger auquel il est impossible d’échapper.

Ce que Dieu a créé ne peut pas être attaqué, car il n’y a rien dans l’univers qui soit différent de lui-même. Mais ce qui est différent appelle un jugement, lequel doit venir de quelqu’un qui est « meilleur », quelqu’un qui est incapable d’être comme ce qu’il condamne, qui est «au-dessus» et sans péché par comparaison.

Ainsi la particularité devient à la fois un moyen et une fin. Car la particularité ne fait pas que mettre à part mais elle sert de base à partir de laquelle l’attaque contre ceux qui semblent être « au-dessous» du particulier est «naturelle» et «juste».

Les particuliers se sentent faibles et fragiles à cause des différences, car ce qui les rend particuliers est leur ennemi. Or ils protègent cette inimitié et l’appellent «amie». En son nom ils se battent contre l’univers, car il n’est rien au monde qu’ils estiment davantage.

La particularité est le grand dictateur des décisions fausses.

Voilà la grande illusion de ce que tu es et de ce qu’est ton frère.

Et voilà ce qui doit rendre le corps précieux et digne d’être préservé. La particularité doit être défendue. Les illusions peuvent l’attaquer, et elles le font. Car ce que ton frère doit devenir pour que tu gardes ta particularité est une illusion. Lui qui est « pire » que toi doit être attaqué, pour que ta particularité puisse vivre de sa défaite. Car la particularité est un triomphe, et sa victoire est la défaite et la honte de ton frère.

Comment peut-il vivre, portant le poids de tous tes péchés ? Et qui doit être son conquérant, sinon toi ?

Serait-il possible pour toi de haïr ton frère si tu étais comme lui ? Pourrais-tu l’attaquer si tu te rendais compte que tu voyages avec lui, vers un but qui est le même ? Ne l’aiderais-tu pas à l’atteindre de toutes les façons possibles, si son atteinte du but était perçue comme tienne ?

Tu es son ennemi en la particularité; son ami en un but commun. La particularité ne peut jamais partager, car elle dépend de buts que toi seul peux atteindre. Et lui ne doit jamais les atteindre, sinon ton but est compromis. L’amour peut-il avoir une signification là où le but est le triomphe ? Et quelle décision peut être prise pour cela qui ne te blessera ?

Ton frère est ton ami parce que son Père l’a créé comme toi. Il n’y a pas de différence.

Tu as été donné à ton frère pour que l’amour puisse être étendu, et non coupé de lui. Ce que tu gardes est perdu pour toi.

Dieu S’est donné Lui-même à toi et à ton frère, et vous souvenir de cela est maintenant le seul but que vous partagiez. Ainsi c’est le seul que vous ayez.

Pourrais-tu attaquer ton frère si tu choisissais de ne voir aucune particularité d’aucune sorte entre toi et lui ? Regarde équitablement ce qui fait que tu n’accueilles ton frère que partiellement, ou ce qui te fait penser que tu vas mieux à part. N’est-ce pas toujours ta croyance que ta particularité est limitée par votre relation ? Et n’est-ce pas cet « ennemi » qui fait de toi et de ton frère des illusions l’un pour l’autre ?

La peur de Dieu et de ton frère vient de chaque croyance non reconnue en la particularité.

Car tu exiges que ton frère s’incline devant elle contre sa volonté. Et Dieu Lui-même doit l’honorer ou subir vengeance. Chaque pincement de malice, chaque élancement de haine ou chaque souhait de séparer vient de là. Car là le but que toi et ton frère partagez devient obscurci à tous les deux.

Tu voudrais t’opposer à ce cours parce qu’il t’enseigne que toi et ton frère êtes pareils. Vous n’avez pas de but qui ne soit le même, et aucun que votre Père ne partage avec vous. Car ta relation a été lavée des buts particuliers. Voudrais-tu maintenant faire échouer le but de sainteté que le Ciel lui a donné ?

Quelle perspective peuvent avoir les particuliers qui ne change à chaque coup dur apparent, à chaque affront ou à chaque jugement imaginaire sur eux-mêmes ?

Ceux qui sont particuliers doivent défendre les illusions contre la vérité. Car qu’est-ce que la particularité, sinon une attaque contre la Volonté de Dieu ? Tu n’aimes pas ton frère tant que c’est cela que tu défends contre lui.

C’est cela qu’il attaque, et que tu protèges. Là est le champ de la bataille que tu livres contre lui. Là il doit être ton ennemi, et point ton ami. Jamais il ne peut y avoir de paix entre les différents. Il est ton ami parce que vous êtes les mêmes.

II. La traîtrise de la particularité

La comparaison doit être un mécanisme de l’ego, car l’amour n’en fait aucune. La particularité fait toujours des comparaisons.

Elle est établie par un manque vu en un autre et elle est maintenue en cherchant, et en gardant bien en vue, tous les manques qu’elle peut percevoir. C’est cela qu’elle cherche et cela qu’elle regarde. Et toujours celui qu’elle diminue ainsi serait ton sauveur, si tu n’avais pas choisi plutôt de faire de lui une minuscule mesure de ta particularité. Face à la petitesse que tu vois en lui, tu te tiens grand et majestueux, propre et honnête, pur et sans
souillure, par comparaison avec ce que tu vois. Et tu ne comprends pas non plus que c’est toi-même que tu diminues ainsi.

La poursuite de la particularité est toujours au coût de la paix.

Qui peut attaquer son sauveur et l’amoindrir et pourtant reconnaître son fort soutien ? Qui peut ôter de son omnipotence et pourtant partager son pouvoir ? Et qui peut l’utiliser comme jauge de la petitesse et être délivré des limites ?

Tu as une fonction dans le salut. Sa poursuite t’apportera la joie. Mais la poursuite de la particularité doit t’apporter la douleur.

Voilà un but qui voudrait faire échec au salut, et ainsi aller à l’encontre de la Volonté de Dieu. Estimer la particularité, c’est estimer une volonté étrangère à qui les illusions de toi-même sont plus chères que la vérité.

La particularité est l’idée du péché rendue réelle. Le péché est impossible même à imaginer sans cette base. Car le péché a surgi de là, issu du néant; une fleur du mal sans aucune racine. Voilà le « sauveur » qui s’est fait lui-même, le « créateur » qui crée autrement que le Père et qui a fait Son Fils à sa propre image et non à la Sienne.

Ses fils « particuliers » sont nombreux, jamais un, chacun en exil de lui-même et de Celui Dont ils font partie. Et ils n’aiment pas non plus l’Unité qui les a créés ne faisant qu’un avec Lui. Ils ont choisi leur particularité au lieu du Ciel et au lieu de la paix, et ils l’ont soigneusement emballée dans le péché pour la garder à l’abri de la vérité.

Tu n’es pas particulier. Si tu penses l’être, et voudrais défendre ta particularité contre la vérité de ce que tu es réellement, comment peux-tu connaître la vérité ? Quelle réponse que donne le Saint-Esprit peut t’atteindre, quand c’est ta particularité que tu écoutes, et qui demande et répond ? Sa minuscule réponse, muette dans la mélodie qui court éternellement de Dieu vers toi en hommage aimant à ce que tu es, est tout ce que tu écoutes. Et cet ample chant d’honneur et d’amour pour ce que tu es semble silencieux et inentendu devant sa « puissance ».

Tu tends l’oreille pour entendre sa voix muette, et pourtant l’Appel de Dieu Lui-même est muet pour toi.

Tu peux défendre ta particularité, mais jamais tu n’entendras la Voix pour Dieu à côté d’elle. Elles parlent une langue différente et tombent dans des oreilles différentes. Pour chaque particulier un message différent, et ayant une signification différente, est la vérité.

Or comment la vérité peut-elle être différente pour chacun ? Les messages particuliers qu’entendent les particuliers les convainquent qu’ils sont différents et à part; chacun dans ses péchés particuliers et « à l’abri » de l’amour, qui ne voit pas du tout sa particularité.

La vision du Christ est leur « ennemie », car elle ne voit pas ce qu’ils voudraient regarder, et elle leur montrerait que la particularité qu’ils pensent voir est une illusion.

Que verraient-ils à la place ? L’éclat rayonnant du Fils de Dieu, si pareil à son Père que le souvenir de Lui jaillit instantanément à l’esprit. Et avec ce souvenir, le Fils se souvient de ses propres créations, aussi pareilles à lui qu’il l’est à son Père. Et tout le monde qu’il a fait, et toute sa particularité, et tous les péchés qu’il s’est à lui-même reprochés pour sa défense, s’évanouiront quand son esprit accepte la vérité sur lui-même, quand elle revient
prendre leur place.

Voilà le seul « coût» de la vérité : Tu ne verras plus ce qui n’a jamais été, ni n’entendras ce qui ne fait aucun son.

Est-ce un sacrifice d’abandonner rien, et de recevoir l’Amour de Dieu pour toujours ?

Toi qui as enchaîné ton sauveur à ta particularité et lui as donné sa place, souviens-toi de ceci : Il n’a pas perdu le pouvoir de te pardonner tous les péchés que tu penses avoir placés entre lui et la fonction de salut à lui donnée pour toi. Tu ne changeras pas non plus sa fonction, pas plus que tu ne peux changer la vérité en lui et en toi-même. Mais sois certain que la vérité est exactement la même en tous les deux. Elle ne donne pas de messages différents et n’a qu’une signification. Et c’est une signification que toi et ton frère pouvez comprendre tous les deux, et qui apporte délivrance aux deux. Là se tient ton frère, qui a la clef du Ciel dans sa main, tendue vers toi. Ne laisse pas le rêve de particularité subsister entre vous. Ce qui est un est joint en vérité.

Pense à la beauté que tu verras en toi-même, quand tu l’auras regardé comme un ami. Il est l’ennemi de la particularité, mais l’ami seulement de ce qui est réel en toi. Aucune des attaques que tu pensais avoir faites contre lui ne lui a pris le don que Dieu voudrait qu’il te donne. Son besoin de le donner est aussi grand que le tien de l’avoir. Laisse-le te pardonner toute ta particularité, et te rendre entier en esprit et un avec lui. Il attend ton pardon seulement pour pouvoir te le rendre.

Ce n’est pas Dieu Qui a condamné Son Fils, mais toi, pour sauver sa particularité et tuer son Soi.

Tu es rendu loin sur le chemin de la vérité; trop loin pour chanceler maintenant.

Juste un pas de plus et chaque vestige de la peur de Dieu se fondra en amour.

La particularité de ton frère et la tienne sont ennemies, et vouées en haine à se tuer l’une l’autre et à nier qu’elles sont les mêmes. Or ce ne sont pas des illusions qui ont atteint cet obstacle final, qui semble rendre Dieu et Son Ciel si éloignés qu’ils ne peuvent être atteints. Ici en ce saint lieu se tient la vérité qui attend de vous recevoir, toi et ton frère, en une silencieuse bénédiction et en une paix si réelle et si intégrale que rien ne tient en dehors. Laisse toutes les illusions de toi-même en dehors de ce lieu, où tu viens avec espoir et honnêteté.

Voici le sauveur qui te délivre de ta particularité. Il a besoin de ton acceptation de lui-même comme partie de toi, comme toi de la sienne. Vous êtes pareils à Dieu, comme Dieu l’est à Lui-même. Il n’est pas particulier, car Il ne voudrait pas garder pour Lui une seule partie de ce qu’il est, non donnée à Son Fils mais gardée pour Lui seul.

Et c’est cela que tu crains, car s’Il n’est pas particulier, alors Il a voulu que Son Fils soit comme Lui, et ton frère est comme toi. Non particulier, mais possédant tout, y compris toi. Ne lui donne que ce qu’il a, en te souvenant que Dieu S’est donné Lui-même à toi et à ton frère d’un amour égal, afin que tous deux puissiez partager l’univers avec Lui, Qui a choisi que l’amour ne pourrait jamais être divisé et gardé séparé de ce qu’il est et doit être à jamais.

Tu es à ton frère; une partie de l’amour ne lui a pas été niée. Mais se peut-il que tu aies perdu parce qu’il est complet ? Ce qui lui a été donné te rend complet, ainsi que lui. L’Amour de Dieu t’a donné à lui et lui à toi parce qu’il S’est donné Lui-même.

Ce qui est pareil à Dieu est un avec Lui. Et seule la particularité pourrait faire que la vérité de Dieu et toi ne faisant qu’un semble être quoi que ce soit d’autre que le Ciel, avec l’espoir de la paix enfin en vue.

La particularité est le sceau de la traîtrise sur le don de l’amour.

Tout ce qui sert son but doit être donné pour tuer. Pas un don portant son sceau qui n’offre traîtrise à donneur et receveur. Pas un regard d’yeux qu’elle voile qui ne tombe sur une vue de mort. Pas un croyant en sa puissance qui ne recherche marchés et compromis qui établiraient le péché comme substitut à l’amour, et qui ne le serve fidèlement. Et pas une relation chérissant son but qui ne s’accroche au meurtre comme arme de sécurité et grand
défenseur de toutes les illusions contre la « menace » de l’amour.

L’espoir de particularité fait paraître possible que Dieu ait fait le corps pour être la prison qui garde Son Fils loin de Lui.

Car il exige une place particulière où Dieu ne peut entrer, et une cachette où nul autre que ton petit soi n’est le bienvenu. Rien n’est sacré ici que pour toi, et toi seul, à part et séparé de tous tes frères; à l’abri de toute intrusion de la santé d’esprit dans les illusions; à l’abri de Dieu et à l’abri pour un éternel conflit. Voilà les portes de l’enfer que tu as refermées derrière toi pour gouverner dans la folie et la solitude ton royaume particulier, à part de Dieu, loin de la vérité et du salut.

La clef que tu as jetée, Dieu l’a donnée à ton frère, dont les saintes mains te l’offrent quand tu es prêt à accepter Son plan pour ton salut à la place du tien. Comment pourrais-tu arriver à être prêt, si ce n’est par la vue de toute ta misère, et en prenant conscience que ton plan a échoué et qu’il manquera toujours de t’apporter quelque paix et quelque joie que ce soit ?

C’est à travers ce désespoir que tu voyages maintenant, et pourtant ce n’est qu’une illusion de désespoir. La mort de la particularité n’est pas ta mort, mais ton éveil à la vie éternelle.

Tu ne fais qu’émerger d’une illusion de ce que tu es à l’acceptation de toi-même tel que
Dieu t’a créé.

III. Le pardon de la particularité

Le pardon est la fin de la particularité. Seules les illusions peuvent être pardonnées, et puis elles disparaissent. Le pardon est délivrance de toutes les illusions, et c’est pourquoi il est
impossible de ne pardonner que partiellement. Nul ne peut se voir lui-même sans péché qui s’accroche à une seule illusion, car il retient une erreur comme étant encore belle. Ainsi il l’appelle «impardonnable» et la fait péché.

Comment peut-il alors donner son pardon entièrement, quand il ne voudrait pas le recevoir
pour lui-même ?

Car il est sûr qu’il le recevrait entièrement à l’instant où il le donnerait ainsi.

Et ainsi sa culpabilité secrète disparaîtrait, par lui-même pardonnée.

Quelle que soit la forme de particularité que tu chéris, tu as fait le péché. Il se dresse inviolé, fortement défendu par toute ta chétive puissance contre la Volonté de Dieu. Et ainsi il se dresse contre toi; ton ennemi, et point celui de Dieu. Ainsi il semble te couper de Dieu et te rendre séparé de Lui, comme son défenseur.

Tu voudrais protéger ce que Dieu n’a pas créé. Et pourtant, cette idole qui semble te donner du pouvoir te l’a pris. Car tu lui as donné ce qui est le droit de ton frère à sa naissance, le laissant seul et impardonné, avec toi dans le péché à ses côtés, les deux dans la misère, devant l’idole qui ne peut vous sauver.

Ce n’est pas toi qui est si vulnérable et exposé à l’attaque que juste un mot, un petit chuchotement qui ne te plaît pas, une circonstance qui ne te convient pas ou un événement que tu n’avais pas anticipé, bouleverse ton monde et le précipite dans le chaos.

La vérité n’est pas fragile. Les illusions la laissent parfaitement inaffectée et imperturbée. Mais la particularité n’est pas la vérité en toi. Elle peut être déséquilibrée par n’importe quoi. Ce qui repose sur rien jamais ne peut être stable. Aussi large et gonflé que cela semble être, ça doit quand même remuer, tourner et s’envoler à la moindre brise.

Sans fondement, rien n’est en sûreté. Dieu aurait-Il laissé Son Fils dans un tel état, où la sécurité n’a pas de signification ? Non, Son Fils est en sécurité, reposant sur Lui. C’est ta particularité qui est attaquée par tout ce qui marche et respire, ou grouille ou rampe, ou même vit simplement. Rien n’est à l’abri de son attaque, et elle n’est à l’abri de rien. Elle ne pardonnera jamais, car voilà ce qu’elle est : le vœu secret que ce que Dieu veut pour toi
ne soit jamais, et que tu t’opposes à Sa Volonté pour toujours. Il n’est pas possible non plus que les deux soient jamais les mêmes tant que la particularité se dresse entre elles comme l’épée flamboyante de la mort, et les rend ennemies.

Dieu demande ton pardon. Il ne voudrait pas que la séparation, comme une volonté étrangère, s’élève entre Sa Volonté pour toi et ce qui est la tienne. Elles sont les mêmes, car ni l’Une ni l’autre ne veut la particularité. Comment pourraient-Elles vouloir la mort de l’amour même ? Or Elles sont impuissantes à faire attaque contre les illusions. Elles ne sont pas des corps; d’un seul Esprit, Elles attendent que toutes les illusions Leur soient portées, puis laissées derrière. Le salut ne défie pas même la mort. Et Dieu Lui-même, Qui connaît que la mort n’est pas ta volonté, doit dire : « Que ta volonté soit faite », parce que tu penses qu’elle l’est.

Pardonne au grand Créateur de l’univers, Source de la vie, de l’amour et de la sainteté, Père parfait d’un Fils parfait, tes illusions de ta particularité. Voilà l’enfer que tu as choisi pour être ta demeure. Il n’a pas choisi cela pour toi. Ne demande pas qu’il entre là. La route est barrée vers l’amour et le salut. Or si tu délivres ton frère des tréfonds de l’enfer, tu as pardonné à Celui Dont la Volonté est que tu reposes à jamais dans les bras de la paix, en parfaite sécurité, et sans le feu et la malice d’une seule pensée de particularité pour gâcher ton repos.

Pardonne au Saint la particularité qu’il ne pouvait pas donner et que tu as fait à la place.

Les particuliers sont tous endormis, entourés d’un monde de beauté qu’ils ne voient pas. La liberté et la paix et la joie se tiennent là, auprès de la bière sur laquelle ils dorment, qui les appellent à sortir et à s’éveiller de leur rêve de mort. Or ils n’entendent rien. Ils sont perdus dans leurs rêves de particularité. Ils haïssent l’appel qui les éveillerait et ils maudissent Dieu parce qu’il n’a pas rendu leur rêve réalité. Maudis Dieu et meurs, mais non par Lui Qui n’a point fait la mort; mais seulement dans le rêve. Ouvre un peu les yeux; vois le sauveur que Dieu t’a donné afin que tu le regardes et lui rendes ce qui est son droit à sa naissance. C’est le tien.

Les esclaves de la particularité seront pourtant libres.

Telle est la Volonté de Dieu et de Son Fils. Dieu Se condamnerait-Il Lui-même à l’enfer et à la damnation ? Et est-ce ta volonté que cela soit fait à ton sauveur ? C’est de lui que Dieu t’appelle à te joindre à Sa Volonté de vous sauver tous les deux de l’enfer. Vois la marque des clous sur ses mains, qu’il tend vers toi pour être pardonné. Dieu demande ta miséricorde pour Son Fils et pour Lui-même. Ne Leur refuse pas. Ils te demandent seulement que ta volonté soit faite. Ils recherchent ton amour afin que tu puisses t’aimer toi-même. N’aime pas ta particularité au lieu d’Eux. L’empreinte des clous est sur tes mains aussi.

Pardonne à ton Père de ne pas avoir eu pour Volonté que tu sois crucifié.

IV. Particularité versus impeccabilité

La particularité est un manque de confiance en qui que ce soit, sauf toi. La foi n’est investie qu’en toi seul. Tout le reste devient ton ennemi; craint et attaqué, mortel et dangereux, haï et digne seulement de destruction. Quelque douceur qu’elle offre n’est que tromperie, mais sa haine est réelle. En danger de destruction, elle doit tuer, et tu es attiré vers elle pour la tuer le premier. Telle est l’attraction de la culpabilité.

Ici la mort est intronisée en tant que sauveur : la crucifixion maintenant est la rédemption, et le salut ne peut signifier que la destruction du monde, excepté toi.

Quel pourrait être le but du corps, si ce n’est la particularité ?

Et c’est cela qui le rend fragile et impuissant à sa propre défense.

Il a été conçu pour te rendre, toi, fragile et impuissant.

Le but de séparation est sa malédiction. Or les corps n’ont pas de but.

Le but est de l’esprit. Et les esprits peuvent changer comme ils le désirent.

Ce qu’ils sont, et tous leurs attributs, ils ne peuvent le changer.

Mais ce qu’ils tiennent pour but peut être changé, et les états du corps doivent changer en conséquence. De lui-même le corps ne peut rien faire.

Vois-le comme un moyen de blesser, et il est blessé. Vois-le comme un moyen de guérir, et il est guéri.

Tu ne peux que te blesser toi-même. Cela a été souvent répété, mais c’est encore difficile à saisir. Pour des esprits résolus à la particularité, c’est impossible. Or pour ceux qui souhaitent guérir et non attaquer, c’est tout à fait évident.

Le but de l’attaque est dans l’esprit, et ses effets ne sont ressentis que là où elle est.

L’esprit n’est pas limité non plus; ce doit donc être qu’un but nuisible blesse l’esprit ne faisant qu’un. Rien ne saurait faire moins de sens pour la particularité. Rien ne saurait faire plus de sens pour les miracles. Car les miracles sont simplement un changement de but de blesser à guérir.

Ce changement de but met « en danger » la particularité, mais seulement dans le sens où toutes les illusions sont «menacées» par la vérité. Elles ne tiendront pas devant elle. Or quel réconfort a jamais été en elles, pour que tu gardes loin de ton Père le don qu’il demande, et le donnes là à la place ? À lui donné, l’univers est à toi. À elles offert, nul don ne peut être rendu. Ce que tu as donné à la particularité t’a laissé ruiné, ton trésor stérile et vide, avec une porte ouverte invitant à entrer tout ce qui trouble ta paix et la détruit.

Plus tôt j’ai dit de ne pas considérer les moyens par lesquels le salut est atteint, ni comment l’atteindre. Mais considère, et considère bien, si c’est ton souhait de pouvoir voir ton frère sans péché.

Pour la particularité, la réponse doit être «non».

Un frère sans péché est son ennemi, tandis que le péché, s’il était possible, serait son ami.

Le péché de ton frère se justifierait lui-même et se donnerait une signification que nie la vérité. Tout ce qui est réel proclame son impeccabilité. Tout ce qui est faux proclame que ses péchés sont réels. S’il est pécheur, alors ta réalité n’est pas réelle mais juste un rêve de particularité qui dure un instant puis tombe en poussière.

Ne défends pas ce rêve insensé dans lequel Dieu est dépouillé de ce qu’il aime et tu restes au-delà du salut. Seul ceci est certain dans ce monde changeant qui n’a pas de signification dans la réalité : Quand la paix n’est pas avec toi entièrement, et que tu souffres de quelque façon que ce soit, tu as vu quelque péché au dedans de ton frère, et tu t’es réjoui de ce que tu pensais qu’il y avait là. Ta particularité semblait en sécurité à cause de cela. Et ainsi tu as sauvé ce que tu as désigné pour être ton sauveur, et crucifié celui que Dieu t’a donné à la place. Ainsi tu es lié avec lui, car vous êtes un. Et la particularité ainsi est son « ennemie », aussi bien que la tienne.

V. Le Christ en toi

Le Christ en toi est très calme. Il regarde ce qu’il aime, et Il le connaît comme Lui-même. Ainsi Il Se réjouit de ce qu’il voit, parce qu’il connaît que cela est un avec Lui et avec Son Père.

La particularité aussi se réjouit de ce qu’elle voit, bien que ce ne soit pas vrai. Or ce que tu recherches est une source de joie telle que tu la conçois. Ce que tu souhaites est vrai pour toi. Il n’est pas possible non plus que tu puisses souhaiter quelque chose et manquer de foi en ce qu’il en soit ainsi.

Le souhait rend réel aussi sûrement que la volonté crée.

Le pouvoir d’un souhait soutient les illusions aussi fortement que l’amour s’étend lui-même.

Sauf que l’un trompe; l’autre guérit.

Il n’est pas de rêve de particularité, si cachée ou déguisée qu’en soit la forme, si beau qu’il puisse paraître, si fort qu’il offre délicatement l’espoir de paix et d’évasion de la douleur, dans lequel tu ne subisses ta condamnation.

En rêve, effet et cause sont interchangés, car là le faiseur du rêve croit que ce qu’il a fait est en train de lui arriver. Il ne se rend pas compte qu’il a pris un fil d’ici, une miette de là, et qu’il a tissé une image à partir de rien. Car les parties ne vont pas ensemble et le tout n’apporte rien aux parties pour leur donner une signification. D’où pourrait venir ta paix, sinon du pardon ?

Le Christ en toi ne regarde que la vérité et ne voit aucune condamnation qui pourrait avoir besoin de pardon.

Il est en paix parce qu’Il ne voit pas de péché. Identifie-toi avec Lui, et qu’a-t-Il que tu n’aies pas ? Il est tes yeux, tes oreilles, tes mains, tes pieds. Comme sont douces les vues qu’il voit, doux les sons qu’il entend. Comme Sa main est belle qui tient celle de Son frère, et comme Il marche avec lui avec amour en lui montrant ce qui peut être vu et entendu, et là où il ne verra rien et où il n’y a pas de son à entendre.

Or laisse ta particularité le diriger dans la voie, et tu suivras. Et vous marcherez tous les deux en danger, chacun résolu, dans la sombre forêt des non-voyants, inéclairée sauf par les faibles et changeantes lueurs qui étincellent un instant des lucioles du péché puis s’éteignent, à conduire l’autre jusqu’à un précipice sans nom et à l’y jeter. Car de quoi la particularité peut-elle se délecter, sinon de tuer ? Que cherche-t-elle, sinon la vue de la mort ? Où mène-t-elle, sinon à la destruction ? Or ne pense pas qu’elle ait regardé ton frère en premier, ni qu’elle l’ait haï avant de te haïr.

Le péché que ses yeux voient en lui et qu’ils aiment à regarder, elle l’a vu en toi et le voit encore avec joie. Or est-ce une joie de contempler la putréfaction et la folie, et de croire que cette chose croulante, dont la chair déjà se détache des os, avec des trous aveugles à la place des yeux, est pareille à toi ?

Réjouis-toi de n’avoir pas d’yeux pour voir; pas d’oreilles pour écouter, pas de mains pour tenir ni de pieds pour guider. Sois heureux que seul le Christ puisse te prêter les Siens, tant que tu en as besoin. Ce sont aussi des illusions, autant que les tiens.

Et pourtant, parce qu’ils servent un but différent, la force de leur but leur est donnée. Et à ce qu’ils voient, entendent, tiennent et conduisent, la lumière est donnée afin que tu puisses conduire comme tu fus conduit.

Le Christ en toi est très calme. Il connaît où tu vas et t’y conduit avec douceur et bénédiction tout le long du chemin. Son Amour pour Dieu remplace toute la peur que tu pensais voir au-dedans de toi. Sa Sainteté te montre Lui-même en celui dont tu tiens la main, et que tu conduis à Lui. Et ce que tu vois est pareil à toi. Car qu’y a-t-il à voir, à entendre, à aimer et à suivre jusqu’à chez toi, sinon le Christ ? Il t’a regardé d’abord, mais Il a reconnu que tu n’étais pas complet. Alors Il a cherché ta complétude en chaque chose vivante qu’il contemple et qu’il aime. Et Il la cherche encore, afin que chacune puisse t’offrir l’Amour de Dieu.

Or Il est tranquille, car Il connaît que l’amour est en toi maintenant, et tenu en toi en sûreté par cette même main qui tient celle de ton frère dans la tienne. La main du Christ tient tous Ses frères en Lui-même. Il leur donne la vision pour leurs yeux qui ne voient pas; et Il leur chante le Ciel pour que leurs oreilles n’entendent plus le son de la bataille et de la mort. C’est par eux qu’il tend Sa main, afin que chacun bénisse toutes choses vivantes et voie leur sainteté.

Et Il Se réjouit que ces vues soient les tiennes, à regarder avec Lui en partageant Sa joie. Son manque parfait de particularité, Il te l’offre afin que tu sauves toutes choses vivantes de la mort, recevant de chacune d’elles le don de vie que ton pardon offre à ton Soi. La vue du Christ est tout ce qu’il y a à voir. Le chant du Christ est tout ce qu’il y a à entendre. La main du Christ est tout ce qu’il y a à tenir. Il n’y a pas de voyage, sauf d’aller avec Lui.

Toi qui voudrais te contenter de la particularité, et chercher le salut dans une guerre contre l’amour, considère ceci : Le saint Seigneur du Ciel est Lui-même descendu jusqu’à toi pour t’offrir ta propre complétude. Ce qui est à Lui est à toi parce que dans ta complétude est la Sienne. Lui Qui ne voulait pas être sans Son Fils ne pourrait jamais vouloir que tu sois sans frère. Et te donnerait-Il un frère s’il n’était pas aussi parfait que toi, et tout aussi pareil à Lui en sainteté que tu dois l’être ?

Il doit d’abord y avoir doute pour qu’il puisse y avoir conflit.

Et chaque doute doit être sur toi-même.

Le Christ n’a pas de doute, et de Sa certitude vient Sa quiétude. Il échangera Sa certitude contre tous tes doutes si tu conviens qu’il est Un avec toi et que cette Unité est infinie, intemporelle et à portée de ta main parce que tes mains sont les Siennes. Il est au-dedans de toi et pourtant Il marche à tes côtés et devant, te guidant dans la voie qu’il doit suivre pour Se trouver Lui-même complet. Sa quiétude devient ta certitude. Et où est le doute quand la certitude est venue ?

VI. Être sauvé de la peur

Devant la sainteté de ton frère, le monde est calme, et la paix descend sur lui avec une douceur et une bénédiction si complètes qu’il ne reste plus aucune trace de conflit pour te hanter dans le noir de la nuit. Il est ton sauveur des rêves de la peur. Il est la guérison de ton sentiment de sacrifice et de peur que ce que tu as partira aux quatre vents et tombera en poussière. En lui est ton assurance que Dieu est ici et avec toi maintenant. Tant qu’il est
ce qu’il est, tu peux être sûr que Dieu est connaissable et qu’il sera connu de toi. Car Il ne pourrait jamais quitter Sa Propre création.

Et le signe qu’il en est ainsi réside en ton frère, à toi offert afin que tous tes doutes sur toi-même disparaissent devant sa sainteté. Vois en lui la création de Dieu. Car en lui Son Père attend ta re-connaissance de ce qu’il t’a créé comme partie de Lui.

Sans toi il y aurait un manque en Dieu, un Ciel incomplet, un Fils sans un Père. Il ne pourrait pas y avoir d’univers ni de réalité. Car ce que Dieu veut est entier et fait partie de Lui, parce que Sa Volonté est Une. Rien de vivant qui ne fasse partie de Lui, et rien n’est qui ne soit vivant en Lui. La sainteté de ton frère te montre que Dieu est un avec lui et avec toi; que ce qu’il a est à toi parce que tu n’es pas séparé de lui ni de son Père.

Rien n’est perdu pour toi dans tout l’univers. Il n’est rien de ce que Dieu a créé qu’il ait manqué de déposer devant toi avec amour, comme t’appartenant à jamais. Et aucune Pensée dans Son Esprit n’est absente du tien. C’est Sa Volonté que tu partages Son amour pour toi, et que tu te regardes toi-même avec autant d’amour qu’il en avait en te concevant avant le commencement du monde, et comme encore Il te connaît.

Dieu ne change pas d’Esprit sur Son Fils suivant la circonstance passagère qui n’a aucune signification dans l’éternité où Il demeure, et toi avec Lui. Ton frère est tel qu’il l’a créé. Et c’est cela qui te sauve d’un monde qu’il n’a pas créé.

N’oublie pas que la guérison du Fils de Dieu est tout ce à quoi sert le monde.

C’est le seul but que le Saint-Esprit voit en lui, et donc le seul qu’il a. Jusqu’à ce que tu voies la guérison du Fils comme étant tout ce que tu souhaites qui soit accompli par le monde, par le temps et toutes les apparences, tu ne connaîtras ni le Père ni toi-même. Car tu utiliseras le monde pour ce qui n’est pas son but, et tu n’échapperas pas à ses lois de violence et de mort.

Or il t’est donné d’être au-delà de ses lois à tous égards, sous tous rapports et en toutes circonstances, dans toute tentation de pecevoir ce qui n’est pas là et toute croyance que le Fils de Dieu peut souffrir parce qu’il se voit lui-même tel qu’il n’est pas.

Regarde ton frère et contemple en lui le renversement total des lois qui semblent gouverner ce monde. Vois dans sa liberté la tienne, car c’est ainsi.

Ne laisse pas sa particularité obscurcir la vérité en lui, car tu n’échapperas à aucune loi de la mort à laquelle tu le lies. Et il n’est pas un péché que tu vois en lui qui ne vous garde tous deux en enfer. Or sa parfaite impeccabilité vous délivrera tous les deux, car la sainteté est tout à fait impartiale, avec un seul jugement de fait pour tout ce qu’elle regarde. Et celui-là est fait, non de soi-même, mais par la Voix qui parle pour Dieu en tout ce qui vit et partage Son Être.

C’est Son impeccabilité que des yeux qui voient peuvent regarder. C’est Sa beauté qu’ils voient en tout. Et c’est Lui qu’ils cherchent à voir partout, et ils ne trouvent ni vue ni lieu ni temps où Il n’est pas. Dans la sainteté de ton frère, qui est le cadre parfait pour ton salut et celui du monde, est posé le souvenir éclatant de Celui en Qui ton frère vit, et toi avec lui. Ne laisse pas tes yeux être aveuglés par le voile de particularité qui lui cache la face du Christ, de même qu’à toi. Et ne laisse plus la peur de Dieu te garder loin de la vision que tu étais censé voir.

Le corps de ton frère ne te montre pas le Christ. Il est présenté en sa sainteté.

Choisis donc son corps ou sa sainteté comme étant ce que tu veux voir, et ce que tu choisis s’offre à ta vue. Or tu choisiras en d’innombrables situations, et à travers le temps qui semble ne pas avoir de fin, jusqu’à ce que la vérité soit ton choix. Car l’éternité n’est pas regagnée en niant le Christ en lui encore une autre fois.

Et où est ton salut, s’il n’est qu’un corps ? Où est ta paix, sinon en sa sainteté ? Et où est Dieu Lui-même, sinon dans cette partie de Lui qu’il a posée à jamais en la sainteté de ton frère, afin que tu voies la vérité sur toi-même, enfin présentée en des termes que tu reconnais et comprends ?

La sainteté de ton frère est un sacrement et une bénédiction pour toi. Ses erreurs ne peuvent pas lui retenir la bénédiction de Dieu, ni à toi qui le vois véritablement. Ses erreurs peuvent causer un retard, qu’il t’est donné de lui enlever, afin que tous deux puissiez mettre fin à un voyage qui n’a jamais commencé et n’a pas besoin de fin.

Ce qui n’a jamais été n’est pas une partie de toi. Or tu penseras que ce l’est, jusqu’à ce que tu te rendes compte que cela ne fait pas partie de lui, qui se tient à tes côtés. Il est le miroir de toi-même, dans lequel tu vois le jugement que tu as posé sur vous deux.

Le Christ en toi contemple sa sainteté.

Ta particularité regarde son corps et ne le voit pas.

Vois-le étant ce qu’il est, afin que ta délivrance ne mette pas longtemps. Une errance insensée, sans but et sans aucune sorte d’accomplissement, voilà tout ce que l’autre choix peut t’offrir. La futilité d’une fonction inaccomplie te hantera tant que ton frère dort, jusqu’à ce que soit fait ce qui t’a été assigné et qu’il ait ressuscité du passé. Lui qui s’est condamné lui-même, ainsi que toi, t’est donné à sauver de la condamnation, avec toi. Et vous verrez
tous deux la gloire de Dieu en Son Fils, que vous aviez pris pour de la chair et soumis à des lois qui n’ont aucun pouvoir sur lui.

N’est-ce pas avec joie que tu te rendrais compte que ces lois ne sont pas pour toi ? Ne le vois donc pas comme leur prisonnier.

Il ne se peut pas que ce qui gouverne une partie de Dieu ne tienne pas pour tout le reste. Tu te soumets toi-même aux lois que tu vois le gouvernant. Pense, donc, comme l’Amour de Dieu pour toi doit être grand, pour qu’il t’ait donné une partie de Lui à sauver de la douleur et t’apporter le bonheur. Et ne doute jamais que ta particularité disparaîtra devant la Volonté de Dieu, Qui aime chaque partie de Lui d’un amour égal et avec une égale sollicitude.

Le Christ en toi peut voir ton frère véritablement. Voudrais-tu décider de rejeter la sainteté qu’il voit ?

La particularité est la fonction que tu t’es donnée toi-même.

Elle tient pour toi seul, comme un qui s’est créé lui-même, qui se maintient lui-même, qui n’a besoin de rien et n’est joint à rien au-delà du corps. À ses yeux tu es un univers séparé, avec tout le pouvoir de se tenir complet en lui-même, avec toutes ses entrées fermées contre toute intrusion et toutes ses fenêtres barrées contre la lumière. Toujours attaqué et toujours furieux, avec la colère toujours pleinement justifiée, tu as poursuivi ce but avec une vigilance que tu n’as jamais pensé à relâcher, un effort que tu n’as jamais pensé à cesser. Et toute cette sinistre détermination était pour ceci : tu voulais que la particularité soit la vérité.

Maintenant il t’est simplement demandé de poursuivre un autre but avec bien moins de vigilance; avec peu d’effort et peu de temps, et avec le pouvoir de Dieu qui le maintient et promet le succès. Des deux, pourtant, c’est celui-ci que tu trouves le plus difficile. Le «sacrifice» de soi, tu le comprends, et tu n’estimes pas non plus que ce coût est trop lourd.

Mais un tout petit désir, un signe d’accord à Dieu, un salut de bienvenue au Christ en toi, tu trouves que c’est un fardeau trop fatigant et trop fastidieux, trop lourd à porter. Or pour le dévouement à la vérité telle que Dieu l’a établie aucun sacrifice n’est demandé, aucun effort n’est exigé, et tout le pouvoir du Ciel et la puissance de la vérité même sont donnés pour fournir les moyens et garantir l’accomplissement du but.

Toi qui crois qu’il est plus facile de voir le corps de ton frère que sa sainteté, sois sûr de comprendre ce qui a porté ce jugement.

Ici la voix de la particularité se fait entendre clairement, jugeant et rejetant le Christ et te présentant le but que tu peux atteindre, et ce que tu ne peux pas faire. N’oublie pas que ce jugement doit s’appliquer à ce que tu fais avec elle comme alliée. Car ce que tu fais par le Christ, elle ne le connaît pas. Pour Lui, ce jugement n’a absolument aucun sens, car seul ce que Son Père veut est possible, et Il n’y a pas pour Lui d’alternative à voir. De Son manque
de conflit vient ta paix. Et de Son but viennent les moyens pour un accomplissement sans effort et le repos.

VII Le lieu de rencontre

Comme il défend amèrement la particularité qu’il veut vérité, celui qui est attaché à ce monde !

Son souhait est loi pour lui, et il obéit. De ce que demande sa particularité, il ne refuse rien. À ce qu’il aime, il ne nie rien qui lui fasse besoin. Et tant qu’elle l’appelle, il n’entend pas d’autre Voix. Il n’y a pas d’effort trop grand, pas de coût trop élevé, pas de prix trop cher pour sauver sa particularité du moindre affront, de la plus petite attaque, du murmure d’un doute, d’un soupçon de menace ou de quoi que ce soit d’autre que la plus profonde révérence.

Cela est ton fils, aimé de toi comme tu l’es de ton Père.

Or il se tient à la place de tes créations, qui sont ton fils, afin que tu partages la Paternité de Dieu, et non la Lui arraches.

Quel est ce fils que tu as fait pour qu’il soit ta force ?

Quel est cet enfant de la terre à qui un tel amour est prodigué ?

Quelle est cette parodie de la création de Dieu qui prend la place des tiennes ?

Et où sont-elles, maintenant que l’hôte de Dieu a trouvé un autre fils qu’il leur préfère ?

La mémoire de Dieu ne brille pas seule. Ce qui est au-dedans de ton frère contient encore toute la création, tout ce qui est créé et tout ce qui crée, tout ce qui est né et pas encore né, ce qui est encore dans le futur ou apparemment passé. Ce qui est en lui est inchangeable, et ton inchangeabilité est reconnue par la re-connaissance de la sienne. La sainteté en toi lui appartient.

Et par le fait que tu la vois en lui, elle te revient. Tout l’hommage que tu as rendu à la particularité lui appartient, et ainsi te revient. Tout l’amour et tout le soin, la solide protection, la pensée de jour et de nuit, la profonde sollicitude, la conviction puissante que cela est toi, lui appartiennent. De tout ce que tu as donné à la particularité, il n’est rien qui ne lui soit dû. Et de tout ce qui lui est dû, il n’est rien qui ne te soit dû.

Comment peux-tu connaître ta valeur tant que c’est plutôt la particularité qui te réclame ?

Comment peux-tu manquer de la connaître dans la sainteté de ton frère ?

Ne cherche pas à faire de ta particularité la vérité, car si elle l’était tu serais certes perdu.

Sois reconnaissant, plutôt, qu’il te soit donné de voir la sainteté de ton frère parce qu’elle est la vérité. Et ce qui est vrai en lui doit être aussi vrai en toi.

Demande-toi ceci : Peux-tu, toi, protéger l’esprit ?

Le corps, oui, un peu; non du temps, mais temporairement.

Et autant tu penses sauver, tu blesses.

Pour quoi voudrais-tu le sauver ?

Car dans ce choix résident à la fois son bien et son mal-être. Sauve le pour l’apparat, comme appât pour attraper un autre poisson, pour loger ta particularité dans un plus grand chic, ou pour tisser un cadre de beauté autour de ta haine, et tu le condamnes à la putréfaction et à la mort.

Et si tu vois ce but dans celui de ton frère, telle est ta condamnation du tien.

Tisse donc, plutôt, un cadre de sainteté autour de ton frère, afin que la vérité luise sur lui et te mette à l’abri de la putréfaction.

Le Père sauvegarde ce qu’il a créé. Tu ne peux pas y toucher avec les idées fausses que tu as faites, parce que cela n’a pas été créé par toi.

Ne laisse pas tes sottes chimères t’effrayer. Ce qui est immortel ne peut pas être attaqué; ce qui n’est que temporel n’a pas d’effet.

Seul le but que tu y vois a une signification, et si celui-ci est vrai, alors sa sécurité repose en sûreté.

Sinon, cela n’a pas de but et n’est le moyen pour rien. Tout ce qui est perçu comme moyen pour la vérité en partage la sainteté et repose dans la lumière aussi sûrement qu’elle-même.

Et cette lumière ne s’éteindra pas non plus quand cela a disparu. Son saint but lui a donné l’immortalité, allumant une autre lumière au Ciel, où tes créations reconnaissent un don de toi, signe que tu ne les as pas oubliées.

Le test de tout sur terre est simplement ceci : «À quoi cela sert-il ?»

La réponse en fait ce que c’est pour toi. Cela n’a pas de signification de lui-même, mais tu peux lui donner réalité selon le but que tu sers. Ici tu n’es qu’un moyen, avec cela. Dieu est un Moyen aussi bien qu’une Fin. Au Ciel, moyen et fin sont un, et un avec Lui. Tel est l’état de la véritable création, qui ne se trouve point dans le temps mais dans l’éternité. Cela n’est descriptible à personne ici. Et il n’y a aucune façon d’apprendre ce que cette condition signifie. Pas avant que tu n’ailles passé l’apprentissage jusqu’au Donné; pas avant que tu ne fasses à nouveau une sainte demeure pour tes créations, ce n’est compris.

Un co-créateur avec le Père doit avoir un Fils. Or ce Fils doit avoir été créé comme Lui-même. Un être parfait, qui englobe tout et que tout englobe, à qui il n’y a rien à ajouter et rien n’est pris; qui n’est pas né de taille, ni de lieu ni de temps, ni tenu à aucune sorte de limites ou d’incertitudes.

Ici moyen et fin s’unissent pour ne faire qu’un, et cet un n’a pas du tout de fin. Tout cela est vrai, et pourtant cela n’a aucune signification pour quiconque garde encore en sa mémoire une seule leçon inapprise, une seule pensée au but encore incertain, ou un seul souhait dont la visée est divisée.

Ce cours ne fait aucune tentative pour enseigner ce qui ne peut pas s’apprendre facilement. Sa portée ne dépasse pas la tienne, sauf pour dire que ce qui est à toi viendra à toi lorsque tu seras prêt.

Ici, les moyens et le but sont séparés parce que c’est ainsi qu’ils ont été faits et ainsi qu’ils sont perçus.

Par conséquent nous nous en occupons comme s’ils l’étaient.

Il est essentiel de garder à l’esprit que toute perception est encore sens dessus dessous jusqu’à ce que son but ait été compris. La perception ne semble pas être un moyen. Et c’est cela qui fait qu’il est difficile de saisir toute la mesure dans laquelle elle doit dépendre de ce à quoi tu vois qu’elle sert. La perception semble t’enseigner ce que tu vois.

Or elle ne fait que témoigner de ce que tu as enseigné. C’est l’image extérieure d’un souhait; une image que tu voulais vraie.

Regarde-toi et tu verras un corps. Regarde ce corps dans une lumière différente et il paraît différent. Et sans lumière, il semble qu’il ait disparu. Or tu es rassuré sur sa présence parce que tu peux encore le toucher avec tes mains et l’entendre bouger. Voici une image dont tu veux qu’elle soit toi. C’est le moyen pour réaliser ton souhait. Elle te donne les yeux avec lesquels tu la regardes, les mains qui la touchent et les oreilles avec lesquelles tu écoutes les sons qu’elle fait. Elle te prouve sa propre réalité.

Ainsi le corps est fait théorie de toi-même, sans preuve prévue au-delà de lui-même et sans évasion en vue. Son cours est sûr, quand il est vu par ses propres yeux. Il croît et se flétrit, s’épanouit et meurt. Et tu ne peux pas te concevoir à part de lui. Tu l’étiquettes comme pécheur et tu hais ses actions, le jugeant mauvais.

Or ta particularité murmure : «Voici mon fils bien-aimé, qui a toute ma faveur. » Ainsi le « fils » devient le moyen qui sert le but de son « père ». Pas identique, pas même semblable, mais quand même un moyen d’offrir au « père » ce qu’il veut. Tel est le simulacre de la Création de Dieu. Car de même que la création de Son Fils Lui donnait de la joie, témoignait de Son Amour et partageait Son but, de même le corps témoigne de l’idée qui l’a fait et parle pour sa réalité et sa vérité.

Ainsi deux fils sont faits, et les deux semblent parcourir cette terre sans un lieu de rencontre et sans réunion.

L’un, tu le perçois à l’extérieur de toi, ton propre fils bien-aimé.

L’autre repose au-dedans, le Fils de son Père, au-dedans de ton frère comme il est en toi.

Leur différence ne réside pas dans ce qu’ils ont l’air, ni où ils vont ni même ce qu’ils font. Ils ont un but différent. C’est cela qui les joint à leurs semblables et sépare chacun de tous les aspects ayant un but différent.

Le Fils de Dieu conserve la Volonté de son Père. Le fils de l’homme perçoit une volonté étrangère et souhaite qu’il en soit ainsi. Ainsi sa perception sert son souhait en lui donnant les apparences de la vérité. Or la perception peut servir un autre but. Elle n’est liée à la particularité que par ton choix. Et il t’est donné de faire un choix différent et d’utiliser la perception pour un but différent. Et ce que tu vois servira bien ce but et te prouvera sa propre réalité.

Source : “Un Cours en Miracles” Chapitre 24

Lire la suite ici : https://stopmensonges.com/wp-content/uploads/un-cours-en-miracles.pdf


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