Et si nous parlions d’intelligence relationnelle
Chacun d’entre nous en a croisé ou rencontré, il y a des êtres doués pour entrer en relation avec autrui sans aucune difficulté. Il y a des hommes et des femmes qui savent établir tout de suite un contact, susciter un échange, provoquer un partage et d’autres qui restent coincés avec des questions dans la gorge, qui se sentent incapables de faire une invitation ou une proposition qui permettrait le début d’un échange sans penser aussitôt que ce qu’ils vont dire est vraiment nul, complètement débile ou inapproprié.
« L’intelligence relationnelle serait celle qui permettrait au travers d’une communication, c’est-à-dire d’une mise en commun sans contraintes, d’accéder à une plus grande co-naissance mutuelle. »
Donner leur point de vue, ne serait-ce que sur la couleur du ciel ou le temps qu’il va faire, leur paraît d’une pauvreté telle qu’ils renoncent même à regarder la personne qui est en face d’eux. Enfermés dans leurs doutes ou leur difficulté à dire, à ouvrir un échange, ils s’intéressent soudain à la couleur des rideaux d’une pièce ou une mince fente qui serpente à leurs pieds sur le ciment du trottoir !
Il en est d’autres dont la modalité favorite, pour entrer en relation, est de faire un compliment ou une critique sur celui ou celle qui est en face d’eux et qui ainsi engagent l’échange dans une bousculade ou confusion de mots pour tenter de capter l’attention, pour provoquer ou pour déstabiliser l’autre.
Il serait possible d’appeler intelligence relationnelle, la capacité plus ou moins développée, présente à chaque instant de notre vie, de pouvoir spontanément entrer en contact sans menacer ou heurter l’autre, sans faire intrusion dans sa sphère d’intimité tout en lui permettant d’être lui-même, de l’inviter à s’ouvrir à un échange ou de le refuser.
Ainsi une intelligence relationnelle de bon niveau, telle que je la perçois, serait celle qui favoriserait la rencontre et au-delà le partage, qui permettrait l’accroissement des connaissances mutuelles et la liberté d’être de chacun des protagonistes engagés dans la rencontre. On pourrait même dire que l’intelligence relationnelle serait celle qui permettrait au travers d’une communication, c’est-à-dire d’une mise en commun sans contrainte, d’accéder à une plus grande co-naissance mutuelle.
A contrario, on pourrait dire qu’une intelligence relationnelle limitée ou pauvre, serait celle qui provoquerait des échanges superficiels, sans engagements réels ou qui déclencherait du réactionnel, qui mettrait l’un ou l’autre des interlocuteurs en position défensive, suscitant tout de suite des résistances excessives, des passages à l’acte ou des réponses agressives et parfois rejetantes.
Si nous acceptons ces quelques remarques, nous aurons à nous demander, s’il est possible pour chacun d’entre nous de cultiver et d’agrandir notre intelligence relationnelle ou tout au moins de prendre conscience de nos propres dispositions et ressources dans ce domaine ou de nos blocages et insuffisances. D’avoir une attentivité et une vigilance suffisante pour faire le point de notre capacité ou notre difficulté à entrer en contact, à ouvrir ou pas un échange et à construire ou non une relation au travers d’une mise en commun qui soit satisfaisante par notre interlocuteur et nous-même.
Ce travail sur soi, car il s’agit bien d’un travail sur soi-même pour mieux repérer nos conduites et nos façons d’entrer en relation peut être très stimulant et extrêmement dynamisant. Car nous sommes fondamentalement des êtres de relations qui au-delà de la recherche de satisfactions pour combler nos besoins de survie, nos besoin d’amour, nos besoin éducationnels et quelques-uns de nos désirs, avons des besoins relationnels qui eux ne sont pas toujours pris en compte ou satisfaits.
Il serait certainement passionnant d’envisager et d’étudier par quelles modalités, par quels moyens ou supports, l’école et toutes les structures de transmission de savoirs, pourraient aider au développement de l’intelligence relationnelle des enfants. Et accroître ainsi leur potentialité pour accroître un mieux-être personnel, communiquer sans violence et construire un mieux-être collectif.
Jacques Salomé
Auteur de : « Heureux qui communique », éditions pocket
Source : www.j-salome.com
Gérer les messages positifs ou négatifs que nous recevons
Nous recevons de la part de notre entourage proche ou moins proche, de nombreux messages que nous pouvons classer en trois catégories.
1. Des messages verbaux ou non verbaux positifs, c’est-à-dire des mots ou des attitudes qui nous stimulent, des paroles ou des gestes bienveillants qui nous font du bien, qui confirment la confiance, l’estime de soi et même l’amour que nous pouvons avoir envers nous-même. Amour non pas narcissique ou égocentrique mais amour de bienveillance, de respect envers notre propre personne.
2. Des messages négatifs, qui peuvent nous inhiber. Des messages à base de dévalorisation, de disqualification, qui vont semer le doute en nous, blesser l’image que nous avons de nous-même, nous paralyser et trop souvent entretenir des auto privations, dans le sens où nous allons nous interdire soit de parler, soit de faire et ainsi d’utiliser à minima nos ressources.
3. Et puis il y a des messages toxiques, extrêmement nocifs pour notre personne. Qui vont nous blesser durablement car ils vont s’inscrire profondément et réveiller quelques-unes des blessures de notre enfance. Ces messages sont de véritables poisons, capables de développer en nous des comportements mortifères tant ils atteignent, au-delà de l’image de nous-même des zones de vulnérabilité qui vont entretenir désarroi, détresse et souffrance durables.
Nous avons donc compris que les premiers messages sont énergétigènes, qu’ils engendrent et développent en nous des énergies. Qu’ils vont nous dynamiser et surtout vivifier nos ressources et stimuler notre créativité et nos possibles.
Quant aux seconds et troisièmes types de messages, ils sont non seulement énergétivores mais nous déstabilisent, nous entrainent à des conduites réactionnelles qui se révéleront le plus souvent préjudiciables pour nous et notre entourage, car ils sont l’équivalent de véritables toxines qui envahissent nos pensées et polluent notre imaginaire.
J’enseigne au travers de la méthode ESPERE, deux démarches pour mieux gérer les messages que nous recevons. Pour les messages positifs, accepter de les recevoir sans les minimiser, sans les banaliser ou même les rejeter.
Pour les messages négatifs et toxiques, oser les restituer, les « remettre » symboliquement à celui ou à celle qui les a déposés sur nous. Ainsi je peux en m’appuyant sur un objet (celui que je peux avoir sous la main) le remettre à celui qui m’a blessé avec un mot d’accompagnement : « Ce mot avec lequel tu me définis, ce geste que tu as déposé sur moi, cette opinion que tu portes sur ma façon de vivre, d’être, de faire ou ne pas faire, c’est ton regard à toi, ton point de vue, ta façon de faire, ils ne sont pas bons pour moi, je te les laisse chez toi, ils t’appartiennent… ».
Cette pratique des actes symboliques constitue une aide précieuse pour ne pas se laisser polluer ou blesser par ce qui vient de l’autre et qui n’est pas bon pour nous. L’être humain est un curieux animal, il est capable de régurgiter, de rejeter quasi automatiquement un aliment qui n’est pas bon pour lui, mais capable de garder durant des années des messages toxiques qui vont le blesser ou entretenir en lui des doutes et de la non confiance. Nous sommes en ce sens responsable, non pas de ce qui nous arrive, mais de ce que nous en faisons.
www.j.-salome.com
Livres :
« Le courage d’être soi », pocket
« A qui ferais-je de la peine si j’étais moi-même » Editions de l’homme
Il serait temps que nous nous penchions tous et toutes sur notre intelligence relationnelle au quotidien. Nous sommes en effet des êtres de relations qui avons des besoins relationnels. Mais les relations humaines sont souvent synonymes de confrontations, de batailles d’egos, de blessures, d’incompréhensions, de séparations et divisions. Le travail d’éveil se fait à l’intérieur de nous-même en acceptant, entre autres, de prendre le temps de nous regarder fonctionner avec les autres, d’observer notre mode relationnel et la façon dont nous entrons en relation avec notre prochain. C’est à l’intérieur de chaque être humain que se trouve la clé de notre liberté. Ne cherchez plus à l’extérieur, tout le changement à produire doit se faire EN VOUS.
Avec Amour et Gratitude
Virginie