À Saulnières en Ille-et-Vilaine, Christophe Bitauld un arboriculteur a introduit des poules noires de Janzé dans ses vergers pour lutter contre l’anthonome du pommier. Le résultat est convaincant. L’insecte a quasiment disparu des arbres.

Saulnières, France
Elle avait quasiment disparu. La poule noire de Janzé est de retour. Il y a quatre ans il n’en restait qu’une douzaine en France dont quelques-unes à l’écomusée de Rennes, mais un arboriculteur de Saulnières (Ille-et-Vilaine) fait revivre cette race. La gallinacé serait une bonne alternative aux pesticides pour lutter contre l’anthonome, un coléoptère qui s’attaque aux pommiers.
La petite poule énergique de Janzé gambade de tronc en tronc et picore dans les vergers à la recherche d’insectes et de vers. “Dans deux jours il ne restera plus beaucoup de limaces et de vers alors elles vont chercher les insectes les plus nombreux et taper dedans,” explique l’agriculteur. En l’occurrence, le fameux anthonome. Un charançon noir que les pomiculteurs détestent. En pondant dans les bourgeons, il peut ravager des récoltes.
“La pression de l’insecte a diminué de 80%” – Christophe Bitauld
En 2015, Christophe Bitauld cherche de l’aide auprès de l’écomusée de Rennes pour trouver l’animal capable de faire la peau à cet insecte. On lui conseille alors la poule noire de Janzé, une espèce oubliée. Il teste son efficacité sur une partie de ses 3.000 arbres et le résultat est convaincant. “La pression de l’insecte sur ces parcelles a diminué de 80%. La gestion par un prédateur naturel a été quasiment aussi efficace que si on avait utilisé un produit chimique ou un pesticide.”
Christophe Bitauld a donc fait grossir son cheptel au fil des années. Il élève maintenant 200 poules dans un poulailler mobile. Elles sont si efficaces qu’elles n’ont besoin de revenir que tous les trois ans sur chaque parcelle.
120 moutons pour nettoyer les parcelles
Les poules fournissent des œufs, une autre source de revenu pour Christophe Bitauld qui, pour rien au monde ne reviendrait aux pesticides. Converti au bio depuis 2005, il utilise aussi 120 moutons dans ces vergers pour nettoyer les terrains. Un gain de temps et d’argent. “Les animaux vivent en symbiose. Chacun se complète. C’est le retour à la vraie vie,” sourit le Breton, agriculteur depuis 31 ans.