Source : Mondoweiss

La réponse du journaliste Dan Cohen de Gaza aux mensonges du lobby qui n’existe pas

Selon le lobby de l’apartheid pour presque tous en Palestine occupée, Gaza est un endroit dangereux pour les élus abrahamiques. Même plus dangereux que pour les Gazaouis… Cherchez pas à comprendre, ces gens ont sans doute quelque chose à se reprocher, ce qui provoque un sentiment d’insécurité permanent qu’ils tentent d’inculquer aux vrais croyants de la première religion monothéiste de l’Histoire.

Jane Eisner, rédactrice en chef du Jewish Daily Forward, a rédigé un article qui explique « La raison pour laquelle le Forward a envoyé une valeureuse journaliste à Gaza« . Un article qui explique cette « décision mûrement réfléchie » d’envoyer à Gaza Naomi Zeveloff, leur correspondante (de confession abrahamique) au Moyen-Orient, pour une durée de trois jours afin d’y réaliser un reportage.

jane eisner

Eisner part donc du principe que Gaza est un endroit dangereux pour tout journaliste abrahamique, et ce même pour y réaliser une paire d’entretiens sur des sujets pourtant peu clivants, tels que le traumatisme psychologique. Un point de vue que partage le collègue d’Eisner au Forward, J.J. Goldberg. Ce dernier avait déclaré de façon tonitruante l’été dernier, lors d’un débat avec Ali Abunimah (The Electronic Intifada) sur Democracy Now! :

On m’abattrait dès que j’y mettrais les pieds !

Chose assez ironique, cette affirmation faite par Goldberg est une description sommaire de la politique « zone tampon » d’Israël, qui autorise l’armée israélienne (un soldat ou bien une mitrailleuse contrôlée à distance) à ouvrir le feu sur tout Palestinien s’approchant à moins de 300 mètres de la frontière [ndQ+ : officiellement…Officieusement, les soldats israéliens ne sont pas à une dizaine de mètres près… Il leur arrive donc fréquemment d’ouvrir le feu par excès de zèle].

Cohen Photo Gaza

En tant que journaliste véritable et ayant vécu près de 4 mois à Gaza, y compris durant les dernières semaines de l’agression militaire israélienne de l’été dernier, Dan Cohen sait pertinemment que Jane Eisner ne connaît absolument rien de la réalité du terrain à Gaza. Cette hystérie d’Eisner concernant l’envoi de Naomi Zeveloff dans un endroit que des journalistes (de quelque confession que ce soit) visitent régulièrement ne fait que révéler son racisme anti-Palestiniens.

Eisner a relayé le « tir de roquette » entendu par Zeveloff alors qu’elle était tranquillement dans sa chambre d’hôtel le long de la plage. Il s’agissait-là d’une introduction terrifiante dans la vie quotidienne à Gaza. Zeveloff a notamment déclaré lors d’un entretien que le bruit des roquettes était « une musique de fond » à Gaza.

Or, depuis le cessez-le-feu de l’été dernier, très peu de roquettes ont été tirées, et à cadence très espacée. Si une « musique de fond » existe bel et bien à Gaza, c’est plutôt celle du bourdonnement incessant des drones et des rugissements des F-16, entrecoupés par les tirs de mitrailleuses israéliennes et les rires des enfants.

Dan Cohen Gaza

Il ne s’agit bien évidemment pas de nier qu’il y ait quelque danger que ce soit à Gaza. Dan Cohen se souvient de plusieurs moments où il a eu la peur de sa vie. Mais il s’agit de moments de violences commises par les Israéliens. Par exemple, à la mi-mai, Dan Cohen s’est rendu à la manifestation lors de la journée de la Nakba. Une manifestation au cours de laquelle des manifestants palestiniens non armés ont défilé vers le point de passage de Nahal Oz. Les soldats israéliens ont immédiatement ouvert le feu sur trois personnes à hauteur des jambes. Des personnes qui se trouvaient à quelques mètres de Dan Cohen (comme l’avait prédit J.J. Goldberg). Dan Cohen a passé plusieurs jours à errer dans les ruines des maisons détruites, pleinement conscient de la possibilité qu’un des missiles d’avertissement israéliens explose, caché sous les décombres. Il a également marché dans la zone tampon, conscient du fait que la seule chose qui le protégeait était que les soldats ont pour ordre de ne pas tirer s’il n’est pas Palestinien.

Mais le danger que représente la violence israélienne ne s’arrête pas à la bande de Gaza. L’an dernier, Dan Cohen a été utilisé comme bouclier humain par des soldats israéliens alors qu’il réalisait des photographies dans le camp de réfugiés d’Aida, à Bethléem. Et en pleine nuit, il a été tenu en joue par un soldat israélien qui a ensuite lancé une grenade incapacitante puis l’a relâché. Il a été menacé à plusieurs reprises, et on lui a craché dessus lors de manifestations d’extrême droite israélienne à Jérusalem et à Tel Aviv.

Le racisme anti-palestinien de Jane Eisner renforce la propagande du gouvernement israélien et des groupes tels que l’Anti-Defamation league, qui ont publié un sondage affirmant que la bande de Gaza et la Cisjordanie sont l’épicentre mondial de l’antisémitisme. Une étude si biaisée que le Forward lui-même a publié une brève critique de cette dernière.

De l’avis de Dan Cohen, si les Palestiniens de Gaza représentent une menace pour la santé des journalistes professionnels de confession hébraïque, c’est uniquement parce qu’ils offrent trop de nourriture et de bonbons.

Note de l’éditeur : Dan Cohen a affirmé de manière incorrecte que l’article de Naomi Zeveloff ne mentionnait pas le bombardement israélien qui s’est produit après le tir de roquette dont elle a été témoin. Cet article a été mis à jour pour correspondre à la réalité factuelle.

Vu sur http://quenelplus.com/quenel-actu/monde/la-reponse-dun-journaliste-hebreu-de-gaza-aux-mensonges-du-lobby-sioniste.html


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