L’enquête du site fondé par Glenn Greenwald indique que l’assassinat du général syrien a été perpétré par un commando de marines israéliens dans la ville syrienne côtière de Tartous. Ce 1er août 2008, Mohammed Sleiman recevait dans sa villa quelques invités quand il fut abattu d’une balle dans la tête.
Le commando réussit ensuite à s’enfuir par la mer.
Les activités du Général Sleiman sont décrites dans les documents déclassifiés comme étant «des questions militaires très sensibles». Il était ainsi soupçonné d’être derrière les efforts du gouvernement syrien visant à faciliter la livraison d’armes à l’Iran ainsi qu’à fournir au Hezbollah libanais un entrainement militaire. Il était également en charge de la construction des installations nucléaires syriennes Al Kibar, détruites en 2007 par Israël.
La NSA fut informée de cette assassinat par la surveillance qu’elle opérait les services de communications israéliens. Cette révélation d’une suveillance effective de ces services s’avère aujourd’hui d’autant plus sensible que des agents de renseignement israéliens travaillent actuellemnt de façon conjointe avec les agents américains au siège de la NSA situé à Fort Meade, dans le Maryland.
Régulièrement, Israël avait été désigné comme étant à l’origine de l’assassinat du proche de Bachar El Assad: déjà en 2010, Wikileaks avait révélé que la Syrie soupçonnait fortement Tel Aviv d’être derrière cet assassinat, ce qu’Israël avait toujours démenti. Des spéculations diverses avaient également attribué cette mort à un conflit interne au pouvoir syrien.
En 2014, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, avait aussi accusé Israël d’être à l’origine de la mort de Mohammed Sleiman en raison du rôle qu’il avait joué dans la guerre opposant Israël au Hezbollah en 2006.
La mort de Mohammed Sleiman est intervenue six mois après l’assassinat à Damas du principal chef militaire du Hezbollah, Imad Moughniyeh, tué dans un attentat à la voiture piégée. Le Washington Post avait par la suite révélé l’implication conjointe de la CIA et du Mossad dans cet attentat.
Même si Israël n’a jamais confirmé ni infirmé ses implications, ces deux assassinats ciblés soulèvent, selon The Intercept, la question de la violation par le pays des règles de droit international.