M. Valls a affirmé que le projet d’aéroport était « bon pour l’environnement » en raison de l’impact actuel de l’aéroport de Nantes sur « le réservoir à oiseaux » de Grand Lieu. Il a en fait caché une lettre de ses services disant l’inverse, dont la teneur a été révélée par Le Canard enchaîné et que Reporterre propose en téléchargement.
Le 15 octobre dernier, Manuel Valls affirmait au Sénat que le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes était bon pour l’environnement : « Il est bon pour l’environnement, parce que l’actuel aéroport de Nantes est au contact de trois réserves Natura 2000, dont le réservoir à oiseaux du lac de Grand Lieu ».
Le Premier ministre a menti : il ne pouvait ignorer en effet l’avis du directeur régional de l’environnement, écrit en septembre 2014, disant exactement l’inverse. Pire, M. Valls et les services de l’État ont tenu caché ce document, dont la teneur a été révélée par Le Canard enchaîné le 18 février, et que Reporterre vous propose en lecture complète ci-dessous.
Cette lettre a été écrite par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement des Pays de la Loire, le 9 septembre 2014, au préfet de la région.
Le directeur y explique que l’aménagement de l’aéroport existant à Nantes n’aurait pas d’impact négatif sur la réserve naturelle de Grand Lieu, située à côté de la ville.
« Le trafic aérien actuel n’a pas d’impact négatif sur les oiseaux du lac », écrit-il. « La faune de la réserve a intégré cette activité continue et routinière comme un élément à part entière de l’environnement du lac. » Et d’expliquer : « La variété de cette activité [aérienne] engendrée par l’aménagement de Nantes-Atlantique ne sera pas perceptible par la faune du lac et ne générera pas de perturbation. »
À propos de l’allongement des pistes, le directeur observe : « L’allongement de la piste impactera les zones humides situées au bout de la piste actuelle (prairies, ruisseau). Cet impact sera cependant très minime en comparaison de ceux issus de l’urbanisation prévisible des zones humides aujourd’hui préservées. » En cas de création de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, il y aurait en effet urbanisation aux abords de la réserve naturelle de Grand Lieu.
Le directeur conclut : l’aménagement de l’aéroport de Nantes-Atlantique, par l’allongement de sa piste « garantit la préservation des zones humides de la ceinture verte générée par l’aéroport, qui participent à l’équilibre écologique de la réserve face à l’urbanisation de l’agglomération nantaise »
Télécharger la lettre de la DREAL :
Ce n’est pas la première fois que M. Valls et les services de l’État mentent sur ce dossier. En ce qui concerne l’évaluation économique du projet d’aéroport, les documents sont en effet cachés et falsifiés, comme l’a montré Reporterre et le Collectif des élus doutant de la pertinence du projet d’aéroport.
Source : http://www.reporterre.net/Notre-Dame-des-Landes-Manuel-Valls-a-menti