Des scientifiques ont découvert que certaines espèces d’araignées étaient capables de détecter les champs électriques pour non seulement déclencher le « ballooning » mais aussi se soulever dans les airs, même en absence de vents.

 Le « ballooning » est un phénomène connu des arachnologues, où les araignées projettent dans les airs des toiles qui, grâce aux frottements de l’air, les emportent pour une migration pouvant s’effectuer sur plusieurs kilomètres.

La présence de vent est donc nécessaire, mais des chercheurs ont démontré que ces espèces étaient capables de déclencher le ballooning sans aide de vents ou de brises, mais grâce aux champs électriques. Cela leur permettrait aussi de voyager sur des distances beaucoup plus longues qu’avec le vent.

Ce phénomène avait déjà été décrit au début du 19ème siècle. En effet, Charles Darwin avait constaté sur son navire des araignées qui s’y déposaient alors qu’il était à plus de 100 km du continent sud-américain, et qu’il n’y avait pas de vent.

L’idée d’une possible implication du potentiel électrique atmosphérique dans le ballooning avait été survolée à cette époque par d’autres chercheurs, mais a vite été réfutée alors qu’aucune expérience n’avait été entreprise.

À présent, on sait qu’elles peuvent s’envoler grâce au gradient de potentiel électrique de l’atmosphère, qui correspond au potentiel électrique entre la Terre et l’ionosphère, l’atmosphère supérieur de la Terre est appelé ainsi car cette zone est ionisée par les radiations solaires. L’électricité atmosphérique est rechargée lorsqu’il y a des orages, ce qui permet de conserver les champs électriques dans l’atmosphère, et aussi d’augmenter significativement le gradient de potentiel électrique de l’atmosphère lors d’un temps orageux.

Cependant, un groupe de chercheurs de l’Université de Bristol au Royaume-Uni, s’est basé sur une idée émise en 2013 par d’autres scientifiques pour vérifier si ces arthropodes étaient capables de répondre d’eux-mêmes aux champs électriques et à leurs fluctuations, dues par exemple à un changement de météo.

Ils ont placé des araignées de la famille des linyphiidae dans des conditions où le mouvement de l’air et le potentiel électrique atmosphérique étaient nuls. Ensuite, ils ont mis en place un champ électrique uniforme et ont observé ce qui se passait

Il y a eu effectivement une augmentation significative du ballooning, démontrant que les forces du champ électrostatique étaient suffisantes pour induire un changement de comportement des araignées par leur détection. Dès que le champ était coupé, les araignées redescendaient. Le phénomène est identique aux forces qui lèvent nos cheveux lorsqu’on frotte un ballon dessus.

« Nous ne savons pas encore si les champs électriques sont requis pour permettre aux araignées d’effectuer le ballooning, mais on sait que c’est suffisant. » explique Erica Morley, chercheuse de l’Université de Bristol.

Le groupe soupçonne que les arachnides détectent les gradients potentiels atmosphériques au moyen de petits poils sensoriels se situant à la surface de leur exosquelette, appelés trichobothries : en effet, ils ont constaté que ces derniers bougeaient en présence d’un champ électrique.

Les chercheurs aimeraient à présent étudier les propriétés physiques des toiles relâchées lors du ballooning, et espèrent à l’avenir être capables de prédire à quel moment ces araignées décident d’enclencher ce mécanisme selon les fluctuations du gradient de potentiel électrique.


source: Aphadolie


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