En primeur pour ce site une traduction hâtive mais précise faite par votre serviteur et sans aucune prétention littéraire du texte du dernier article de ce matin de Brandon Smith, dont les analyses sont toujours éclairantes pour notre cause. Cette traduction ne fera pas date dans les annales de la littérature comparée à la prose Balzacienne, mais les idées sont fidèlement reproduites et compréhensibles. Hervé du Saker en fera une bien meilleure mais sans doute dans quelques jours.

Je présente mes excuses aux amoureux de la belle littérature mais je recherche l’efficacité, en étant incapable de l’enrober dans un joli texte.

Vous remarquerez, je pense que Brandon Smith et moi sommes sur la même longueur d’onde à presque 100%.

Algarath

La Division Est Ouest est au sujet du Dollar – Pas de la Guerre Nucléaire

Mercredi, 19 Octobre 2016  Brandon Smith

La chose intéressante concernant l’économie de remplacement est qu’inévitablement, vous deviendrez la cible désignée. Vous pouvez présenter fidèlement des faits sur le terrain et prouver la réalité derrière les chiffres, ce que vous avez à faire par rapport à ça ne sera pas agréable. Les économistes alternatifs sont condamnés à être étiquetés comme des défaitistes qui voient tout en noir. Et ça ne pose pas problème.

La vérité est ce qu’elle est, et parfois ça fait mal aux gens obsédés par le positivisme excessif et la naïveté d’un marché haussier. Cependant, aussi mauvais que nous semblons être en ce qui concerne la présentation d’une perspective négative, nous ne présentons pas nécessairement les options les plus mauvaises.

Il existe une tendance indéniable de certains au sein du mouvement de la liberté de présenter une fin de jeu du style Mad Max. Autrement dit, ils voient la seule issue plausible comme étant apocalyptique, et l’holocauste nucléaire correspond bien à ce point de vue. Dans de nombreux cas, l’argument est parfois présenté qu’une troisième guerre mondiale serait dans les meilleurs intérêts des élites mondiales qui cherchent un catalyseur pour leur soi-disant « nouvel ordre mondial ».

Cela ne veut pas dire que je ne pense pas que cette troisième guerre mondiale ne soit pas une possibilité ; ça l’’est certainement. Mais je reste plutôt sceptique sur l’utilité d’une guerre nucléaire pour les élites. Principalement parce que tout ce qu’ils prétendent ouvertement qu’ils espèrent accomplir peut être accompli sans les armes nucléaires.

Le récit d’un conflit à venir entre l’Orient et l’Occident a été en ébullition constante avant que l’élection américaine touche à sa fin. Même les médias traditionnels insinuent le potentiel de conflit important. Certains croient que les résultats de l’élection détermineront les chances de la guerre. Je tiens une position différente. Il me semble que la rhétorique de l’Ouest qui se dirige vers l’échange nucléaire est exploitée comme une distraction, loin d’une fin de jeu qui serait différente. Mais presque aussi catastrophique que ça, c’est la mort du dollar américain comme monnaie de réserve mondiale.

Tout d’abord, soyons clairs. La guerre nucléaire ne sert pas les intérêts élitistes. Considérez le fait que globalistes ont oeuvré avec diligence depuis le 11 Septembre 2001 pour installer une infrastructure vaste de surveillance électronique dans les grandes villes à travers le monde. Cela inclut une présence de surveillance vidéo omniprésente, la collecte de données biométriques, la reconnaissance faciale, les empreintes digitales de la voix, etc. Ceci s’est non seulement produit aux États-Unis et en Europe, mais aussi en Chine et en Russie. Vladimir Poutine a signé le “Yarovaya Package” à la Orwell dans la loi de Juin en Russie pour mettre en mouvement un appareil de surveillance électronique directement identique avec des mesures exploitées par la NSA. Même Edward Snowden, vivant actuellement en Russie en asile, a critiqué les amendements.

C’est un fait qu’une grille de commande numérique complexe et coûteuse est construite tout autour de nous. Il ne fait aucun sens pour les élites d’atteindre un tel niveau de sensibilisation à spectre complet, puis jeter en un clin 1,2 mégatonnes dans la bagarre. Gardez à l’esprit qu’un échange nucléaire comprend également le ciblage des satellites militaires – et toute surveillance digne de ce nom sera très probablement détruite inexorablement.

Une autre question à considérer sont les fondements psychologiques de l’élitisme.

Les élites présentent généralement un fort côté psychopathique, mais c’est une psychopathie entraînée par le narcissisme plutôt que le nihilisme. Les narcissiques ont tendance à se détourner de l’autodestruction et de la destruction des trésors auxquels ils croient qu’ils ont droit. Les élites veulent la centralisation totale du pouvoir et de l’influence, et ils veulent que les masses acceptent ou même exigent un système dans lequel le globalisme devient sacrosaint. Ils veulent la terre, et ils la veulent belle et vierge pour eux-mêmes. Ils pourraient être prêts à sacrifier certains appendices du système, mais ils n’ont pas l’intention de vaporiser l’ensemble.

Les psychopathes n’aiment pas perdre. Ils ont une propension à tenter de prendre la vie d’autres avec eux s’ils sont sur le point de l’échec. Cela dit, je pense que les récents rapports concernant la disparition du globalisme sont grandement exagérés.

Le récit d’une guerre mondiale à venir tourne autour de certaines hypothèses. Par exemple, certains partisans de la liberté soutiennent que le succès du référendum du Brexit, la campagne Trump et la montée des mouvements de souveraineté sont une menace existentielle pour l’empire globaliste. Dans leur esprit, une guerre nucléaire déclenchée par les élites à ce stade est logique parce le globalisme semble  « perdre ».

Comme je l’ai indiqué dans mon dernier article élites mondiales se préparent à vous blâmer pour le crash financier qui vient. En fait, la montée des mouvements conservateurs et de souveraineté en Occident se met en scène parfaitement pour les élites pour initier l’acte final d’un monde en mutation vers une crise financière. Avec ces mouvements conservateurs au « pouvoir », l’effondrement économique en cours peut alors être imputé aux « dangereux populistes » plutôt qu’aux banquiers internationaux qui ont créés le problème de A à Z.

Les globalistes jouent le jeu de la dialectique hégélienne comme ils ont toujours fait ; problème, réaction, solution.

Et, comme je l’ai mis en évidence et l’ai exposé en détail dans de nombreux articles, le “conflit” entre l’Est et l’Ouest est un simulacre. Au sommet des pyramides politiques et financières de chaque nation majeure, y compris la Russie et la Chine, les élites favorisent la mondialisation et une monnaie d’un monde sous le contrôle du Fonds monétaire international.

Poutine a ouvertement soutenu le FMI, la domination de la structure financière mondiale et la mise en œuvre du DTS comme un pont vers un système monétaire mondial. Les autorités chinoises ont fait la même chose, et depuis Octobre 2016, la Chine est un amplificateur de liquidités majeur pour les DTS. La banque des BRICS, qui était censée être un contrepoids au FMI et à la Banque mondiale, travaille effectivement en collusion avec le FMI et la Banque mondiale. La ligne de fond ? Il n’y a pas d’Est contre l’Ouest, du moins pas où les élites seraient concernées.

Les Russes et les Chinois ne sont pas de notre côté. Ils ne sont même pas de leur côté. La seule opposition légitime aux globalistes est sous la forme de mouvements de base avec très peu d’influence politique concrète. Quelle que soit l’influence politique que nous faisons, le gain tend à être rapidement cooptées par des mesures trompeuses et des faux leaders qui servent en fin de compte les élites. Même le Brexit et une présidence Trump ne sont pas une menace réelle, car ils sont des fonctions d’un système que les élites contrôlent dans l’absolu, et ils ne seraient jamais autorisés à gagner du terrain à moins que les élites aient besoin de boucs émissaires pour une crise économique plus grande.

Notre combat a été jusqu’ici l’un de diffuser l’information et la lutte contre la propagande; les batailles politiques ont été plutôt stérile. Donc, encore une fois, la guerre nucléaire ne sert guère les intérêts des élites dans ces conditions favorables.

La guerre nucléaire est également une très mauvaise façon de gérer les objectifs les plus sombres de globalistes. Leur désir pour la réduction importante de la population, par exemple, pourrait être atteint beaucoup plus efficacement grâce à l’effondrement économique et la famine de masse plutôt que l’utilisation des missiles et des bombes. La nourriture est une meilleure arme que les atomes ne seront jamais. Mais si le faux paradigme Est / Ouest ne prépare pas le terrain pour la guerre nucléaire, alors pourquoi est-il utilisé ?

Comme je l’ai examiné dans le passé, la division entre l’Est et l’Ouest sert beaucoup mieux les élites dans leurs efforts pour lentement mais sûrement renverser le dollar américain comme monnaie de réserve mondiale et le remplacer par le panier des DTS – la prochaine étape importante vers un seul système monétaire mondial et une seule autorité monétaire mondiale.

Soyons clairs, les globalistes ne sont pas pro-dollar ou pro-Amérique. Ils ne l’ont jamais été. En fait, la Réserve fédérale a détruit le pouvoir d’achat du dollar depuis la création de la banque centrale. Et, en affirmant le dollar comme monnaie de réserve mondiale, la Fed a effectivement placé l’Amérique dans une position de faiblesse financière grave plutôt que par la force. Notre dépendance à l’égard du statut de réserve mondiale du dollar pour maintenir notre niveau de vie est si complète que la perte de ce statut fera en effet s’écraser notre pays. Notre système ne peut pas fonctionner sans statut de réserve.

Je vais le décomposer encore plus ; par la mort du dollar, les élites non seulement ont mis en mouvement le chaos nécessaire pour justifier la centralisation totale et une alternative de monnaie du monde, mais dans le processus, ils pourraient aussi retirer la plus grande menace à leur contrôle – ces millions de citoyens américains tenant toujours à idéaux conservateurs de la souveraineté et de la liberté personnelle.

Le paradigme Est contre l’Ouest crée un parfait contexte pour la fin du statut de réserve du dollar. Il suffit de regarder les tendances géopolitiques en mouvement.

L’Arabie Saoudite avec sa vaste influence sur de nombreux pays de l’OPEP se déplace loin des Etats-Unis et vers le renforcement des liens plus étroits avec la Russie et la Chine. L’éloignement des relations entre les États-Unis et les Saoudiens est même encouragé aux États-Unis à travers le passage du projet de loi de procès pour le 11 Septembre 2001 envers l’Arabie. Cela va inévitablement conduire à la fin du pétro-statut du dollar et, par extension, de l’aide pour la fin de son statut de réserve mondiale.

La Turquie gravite maintenant vers la Russie et à l’écart de l’OTAN après le “coup d’Etat” très étrange et très probablement mise en scène qui a donné à Erdogan un accès sans précédent pour la dictature. Cette nouvelle relation peut même inclure le soutien militaire de la Russie.

Les banques centrales étrangères dans le monde entier, y compris l’Arabie Saoudite et la Chine, sont en train actuellement de liquider leurs avoirs du Trésor américain à un rythme record. Le programme de « dé-dollarisation » est déjà bien avancé.

Les États-Unis ont également perdu beaucoup de désir de bonne volonté parmi les peuples du monde à la suite des révélations que les US avec leurs alliés ont essentiellement provoqué l’effondrement de la Syrie et financé les groupes de militants qui composent le squelette de ISIS. La fonction continue de notre implication dans la déstabilisation de la Syrie n’a pas d’autre avantage à l’exception de celui des Etats-Unis pour saper l’image de l’Amérique. Il ne nous donne pas la domination accrue du pétrole. Il ne nous donne pas une augmentation de la domination régionale. En fait, notre présence en Syrie ne cesse de nous nuire et nous amener à proximité dangereuse avec les intérêts de l’Est.

Il y a des gens qui font bénéficier de cette dynamique – les globalistes.

Les US sont peints comme le méchant maladroit de notre petite histoire, avides et aveuglés par des visions de l’empire. L’Orient est configuré comme la partie la plus rationnelle, le médiateur en essayant de raisonner avec des fous occidentaux. Pour les globalistes, la mort du dollar, qui a été leur projet en cours depuis des décennies, peut maintenant être terminé, et ils ne recevront aucun blâme que ce soit. L’Histoire, si elle est écrite par quelqu’un d’autre que les champions de la liberté, dira que l’Orient, et non pas les banquiers centraux, ont détruit le statut de réserve du dollar, car il le fallait.

Dans la foulée, les élites espèrent venir à la rescousse pour que l’instabilité économique mondiale éclate avec l’échec du système du dollar. Comme ils l’ont admettent ouvertement dans The Economist en 1988, le dollar doit être remplacé par les droits de tirage spéciaux du FMI ; le nouvel ordre mondial a besoin d’une grande remise à zéro financière avant qu’il puisse prendre racine. Mais, ceci est une méthodologie très différente que celle de la guerre nucléaire généralisée.

Des questions se posent quant à l’élection de Novembre et comment cela pourrait affecter les relations de l’Est contre l’Ouest. Je ne vois aucune indication que cela fait une différence pour la Maison Blanche dans la mesure du résultat économique  concerné. Comme je l’ai déjà dit, je crois que Trump est le candidat le plus probable.

Les relations avec l’Orient sont déjà en déclin irréversible et d’ingénierie, et même si Trump a de bonnes intentions, les globalistes vont tirer le tapis concernant le soutien financier aux marchés peu de temps après qu’il entre dans le bureau ovale. Les nations orientales se préparent à une pause du dollar pendant des années. Ils travaillent en étroite collaboration avec le FMI. Si quoi que ce soit, la présence de Trump va accélérer la remise à zéro.

Je pense que les notions de la guerre nucléaire de l’Est contre l’Ouest est une conflagration qui s’endure pour de nombreuses raisons. Un dégoût extrême pour Barack Obama a conduit de nombreux partisans de la liberté à supposer que l’homme ne renoncera jamais à son siège du pouvoir. Ces personnes ne comprennent pas qu’Obama est rien de plus qu’un pion, un intermédiaire sans véritable influence. Les élites n’ont pas besoin de lui dans le bureau ovale pour poursuivre leur programme.

D’autres supposent que la présidence de Trump est si dangereuse pour les élites qu’ils préféreraient pousser le bouton nucléaire plutôt que prendre le risque. Je pense que cela est un peu naïf. Comme indiqué dans les précédents articles, les mouvements conservateurs gagnent le contrôle d’un navire qui est déjà en train de couler. Ils sont mis en place. Une victoire de Trump  pourrait aider les élites. Si l’économie et la monnaie américaine s’effondrent sous Trump, les mouvements conservateurs peuvent être blâmés. Si leur effondrement se passe sous Clinton, la coterie bancaire sera blâmée. Il me semble clair que la meilleure option sert les élitistes.

Une guerre nucléaire est peut-être aussi inconsciemment attrayante pour certaines personnes. L’idée que l’ardoise pourrait être nettoyée ne laissant que la fumée et des cendres pour reconstruire, pourrait à certains égards être considérée comme un résultat préférable. Comparez cela à ce que les mouvements de la liberté prennent le blâme pour une calamité économique tout en luttant contre une machine globaliste omniprésente, et sacrifier pendant des années ou peut-être des décennies la seule chance que nous pouvons, par la force de la volonté et de l’ingéniosité, vaincre un empire bien organisé avec une masse établie d’un réseau de surveillance et des millions de citoyens dupés de leur côté.

Je suis réellement optimiste en ce qui concerne notre capacité à renverser le globalisme, mais je ne vois pas de moyen facile sortir de cette situation. Je trouve attristant que le combat à venir est si effrayant pour les gens qu’ils préféreraient assumer un cauchemar nucléaire qui est peut-être en route. L’agonie lente de la décadence économique et une rébellion contre Big Brother peuvent être moins appétissantes, mais à mon avis, c’est inévitable.

Brandon Smith

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